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Les humeurs de Facoh : Un monde sans religion

Les religions ont le même âge que les humains. Leur but premier était d’expliquer aux hommes le mystère de la création de l’univers, et de façon confuse son but et sa fin. Etymologiquement, le terme français religion, veut dire ce qui relie l’homme à Dieu supposé unique et incréé.

 

Les débuts des croyances religieuses furent dominés par le polythéisme ou la croyance en plusieurs dieux, qui a prévalu sur tous les continents, y compris l’Europe et l’Amérique.

C’est vers 1812 avant J-C. que le païen Abraham, l’un des 3 patriarches de la Chaldée en Mésopotamie du sud, inventa le monothéisme dans un milieu polythéiste et hostile à toute autre religion. Le judaïsme est la première religion monothéiste au monde, suivi par le christianisme et l’islam dont la distance entre les deux est d’environ 5 ou 6 siècles.

Sans faire l’histoire des religions qui serait œuvre trop fastidieuse pour ce cadre, on peut admettre que ces 3 religions dites abrahamiques ont évolué dans des contextes différents avec néanmoins la même volonté d’expansion, de conquête et de conversion à leur dogme par la force. De ce fait, l’intolérance fut à la base de leur expansion dans la mesure où il fut question, soit par le verbe, soit par la force du sabre ou l’épée, de faire sortir des peuplades supposées sans religion vraie pour les intégrer à une religion nouvelle.

L’écrivain nigérian Chinua Achebe a bien décrit ce processus brutal de conversion dans son ouvrage « Le monde s’effondre ». Le christianisme, par la voie de l’exploration et de la colonisation fit une entrée brutale au Soudan occidental de même que l’islam par celle du commerce et des moyens militaires. On connaît les péripéties sanglantes des conquêtes d’El Hadj Oumar Tall et de Samory Touré dans le Soudan occidental et en Afrique centrale.

De manière générale, toutes les religions monothéistes sont intolérantes bien qu’elles confessent la tolérance à l’image du Coran où il est écrit : « point de contrainte en religion ». Mais derrière cette forte affirmation, dans beaucoup de pays musulmans, se cache la volonté d’établir la tolérance zéro, soit pour faire de l’islam une religion d’Etat, soit pour empêcher l’opposition politique de prospérer et de parvenir un jour au pouvoir.

Salman Rushdie, écrivain musulman anglais d’origine hindoue, à la suite de la parution de son livre d’ailleurs plein de confusions « Les Versets sataniques » (Ed Plon, 1988), eut droit à une fatwa dirigée contre lui par les autorités musulmanes du monde entier avec en prime une somme importante de dollars comme récompense à qui tuerait ou ramènerait vivant le mécréant.

Chez nous au Mali, les récents évènements de début novembre où une vidéo circula sur les réseaux sociaux injuriant le prophète de l’islam, furent considérés comme un évènement national demandant la pendaison publique de l’auteur de la vidéo incriminée.

En France dans les années1966-1970, un chanteur comme Johnny Halliday, a été en haut du hit-parade avec un titre comme « Jésus est un hippie ». Le philosophe hollandais Spinoza avait pourtant montré la voie en n’inventant pas un dieu revanchard qui aurait créé les humains pour les faire mourir et, ensuite leur demander des comptes, mais plutôt un Dieu bon père de famille qui pardonnerait à ses créatures humaines leurs bêtises sur terre. A la même époque le philosophe et mathématicien français Blaise Pascal avait prédit que la religion était nécessaire surtout pour le repos de l’âme dans la mesure où croyant, elle permettait d’aller au paradis, et au non croyant de bien vivre avec ses compatriotes croyants.

L’intolérance religieuse est donc un non-sens. Voltaire au XVIIIe siècle précisait que la religion abrutissait l’homme quand Mao Tsé Toung prédisait que c’était l’opium du peuple.

 

Facoh Donki Diarra

(écrivain)

Source : Mali Tribune

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