Le 15 octobre 1987 disparaissait Thomas Sankara, président du Burkina Faso de 1983 à 1987.
Après la chute du régime de Blaise Compaoré en 2014, une ère de vérité s’est ouverte et des voix émergent pour exiger la justice sur la mort tragique et encore non élucidée du père de la révolution burkinabè.
Le 4 août 1983, un coup d’État mené par 4 jeunes sous-officiers, intervenait en Haute-Volta. À leur tête, le capitaine Thomas Sankara, ancien secrétaire d’État à l’Information et fugacement Premier ministre, proclamait la révolution démocratique et populaire qui devait faire de ce pays devenu le Burkina Faso en 1984, un modèle de refus de l’impérialisme occidental. Mais le 15 octobre 1987, il fut assassiné avec certains de ses collaborateurs. Si son frère d’armes, Blaise Compaoré, qui prit le pouvoir à sa suite, fut toujours soupçonné d’en être l’instigateur, 29 ans après les faits, l’opinion s’impatiente de connaître la vérité.
Une icône En quatre ans, le « Che Guevara africain » a su définir un système basé sur la valorisation et la consommation des produits locaux. La probité exemplaire de Sankara et les circonstances de sa mort, ont fait de lui une icône sur le continent. Tous ceux qui se réclament de son héritage exigent la justice, d’où le symposium du 2 octobre dernier, en prélude à la construction du mémorial Thomas Sankara, qui a réuni à Ouagadougou plus de 3 000 jeunes venus du Burkina et de la sous-région, appelés les « Héritiers de Thomas Sankara ». « Nous ne réclamons pas la justice, nous l’exigeons, parce que Thomas est mort pour nous », a lancé Fadel Baro, leader du mouvement sénégalais « Y’en a marre », lors du rassemblement.
Les évènements du 15 octobre 1987 sont restés tabous durant les 27 ans de règne de Blaise Compaoré. À sa chute, le gouvernement de transition a relancé l’enquête, mais rien n’a pour le moment évolué.. Blaise Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire, est devenu citoyen de ce pays, et donc probablement intouchable. « Ceux qui ont tué Thomas Sankara ont oublié que la violence du vent n’efface pas les traces de léopard », déclarait pourtant Tahirou Barry, ministre de la Culture.
Source: journaldumali