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Les coups de la vie

L’histoire de cette semaine est le coup de cœur d’une lectrice malienne. Aussitôt après son mariage, son mari s’en alla en France, la laissant seule avec sa fille. Abandonnée à elle-même et seule maîtresse de son destin, elle subira un coup de choc en apprenant que son mari était déjà marié depuis des années avec une autre femme sur le régime de la monogamie et de la communauté des biens. Amoureuse et véritable femme de foyer, elle se sacrifiera davantage pour son mariage, espérant que son époux resterait sensible à sa patience…Hélas ! Plongée aujourd’hui dans un dilemme, celui du divorce ou de la continuité de son mariage, elle nous livre son histoire en espérant une seule chose : des conseils….

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«Quand l’amour et le mensonge se heurtent dans un mariage!»

Bonjour, chers lectrices et lecteurs du journal «Le Flambeau». Je suis une femme âgée de 32 ans. Je  suis mariée et mère d’une fille. J’ai rencontré mon mari grâce à une amie. Cette rencontre a duré une année et sincèrement, je l’aimais à la folie. Durant tout ce temps, il m’avait caché qu’il était marié sous le régime de la monogamie et de la communauté des biens. Imaginez, chers lecteurs, depuis plus de 10 ans !

Notre union s’est scellée quand il était revenu de Paris le 5 novembre 2011. Il m’a demandé qu’on officialise notre relation. Eu égard à l’amour que je lui portais, je ne pouvais aucunement refuser cette proposition. Nous nous sommes ainsi mariés le 25 novembre 2011. Ce fût vraiment un mariage simple. Nous passâmes de bons moments ensemble. Bien avant qu’il ne reparte en France, j’ai eu des malaises. En bon couple et en parfaits amoureux, nous avons été ensemble voir un docteur. Ce dernier était un ami à lui.  Après les analyses, il nous informa de mon état de grossesse. Pendant que j’étais heureuse de ce bonheur que Dieu venait de m’offrir, mon mari, lui, avait d’autres préoccupations. Aussitôt ma grossesse annoncée, il rentra à Paris le mardi 28 décembre 2011, me laissant seule dans mon état. Je comprends qu’il n’était pas venu pour rester au Mali, étant donné qu’il vivait et travaillait en France.  Mais, ce qui m’a déçue, c’est le fait qu’il soit rentré avant la date prévue pour son départ et après l’annonce de ma grossesse, comme s’il était dans une situation de regret.

Qu’à cela ne tienne, il était déjà très loin de moi et je devais m’habituer à cette situation, même si j’en souffrais énormément. Un soir, pendant que j’étais au sixième mois de ma grossesse, mon état de santé se détériora profondément. Transférée à l’hôpital, le médecin m’informa d’éventuelles complications qui pourraient survenir pendant la grossesse et aussi lors de l’accouchement. Convaincue que tout pouvait m’arriver du jour au lendemain, je gardai néanmoins la foi en Dieu. Sortie de ma convalescence et de retour à la maison, je pris l’initiative d’informer mon mari de la situation. C’est ainsi que j’essayai de le joindre vers 18h 48mn. Bizarrement, c’est une femme qui décrocha son téléphone. Erreur de numéro, tentais-je de me convaincre. Quelques minutes après, je relançai le numéro, et tenez-vous bien, c’était la même femme au bout du fil. Pas question de nier l’évidence, car c’était bel et bien son numéro. Je crus d’abord que c’était sa maîtresse, ensuite sa collaboratrice, puis une cousine qu’il avait certainement oubliée de me présenter. En tout cas, j’étais dans tous mes états et rien qu’à penser à la manière dont il était rentré à Paris, me chagrinait.  Après plusieurs minutes de réflexions,  une idée m’effleura l’esprit : rappeler pour savoir ce qui n’allait pas. Dès la première tonalité du téléphone, la Bonne dame  me balança la phrase suivante : Pour quelle raison vous appelez mon mari ?

Surprise, paniquée et même abasourdie par ce que je venais d’entendre, je lui expliquai qu’elle se trompait, car le numéro que j’appelais était bel et bien celui de mon mari qui vivait en France. Elle me répondît, OK, je te passe ton mari afin qu’il te dise alors qui je suis pour lui. «Je suis désolé, c’est ma femme et nous sommes mariés depuis 10 ans», me répondit sans gêne celui que je considérais comme mon mari et le père de mon enfant. La douleur était profonde, mais que faire si ce n’est de me résigner et faire face à la réalité. J’étais déjà dans un état très fragile et cette nouvelle fut une bombe que je venais de recevoir en plein cœur.  Personne, même pas ma mère qui est ma confidente, ne devra savoir cette affaire, tant que tout n’est pas tirer au clair : telle fut ma décision et j’étais engagée à respecter cet engagement.

Autant, dit-on, le linge sale se lave en famille, autant mon mari avait le choix, en tant que musulman, de prendre 4 femmes. Ceci étant, j’étais toujours résignée à lui pardonner, car je l’aimais et toute ma famille aussi. Même si j’en souffrais dans mon for intérieur, j’essayais toujours de positiver les choses  en me disant que c’était la volonté de Dieu. Mais, malheureusement…J’étais aux nuages et mon mariage pour mon prince charmant n’était qu’un jeu de distraction.

Imaginez-vous qu’après notre mariage, il est aussitôt  reparti à Paris. Dès son arrivée, la 1ère des choses qu’il m’a racontées, était qu’il avait eu un problème avec sa banque. Autrement dit, sa situation actuelle ne lui permettait pas d’assurer ses obligations familiales. Amoureuse et heureuse d’avoir enfin un foyer, je n’en ai pas fait un problème. «Prions Dieu, tu vas t’en sortir» : telle fut ma réponse. Tenez-vous bien chers lecteurs, du 17 novembre 2011 à nos jours, j’étais la seule à prendre en charge mon loyer, mes frais d’eau, d’électricité et de nourriture. Même l’accouchement et le baptême de notre enfant, je m’en suis moi-même occupée et je n’ai jamais reçue un centime de mon mari. Sensible à tout ce que je vivais, son propre frère est venu me voir un jour, me faisant savoir que personne au monde ne m’en voudrait, si je décidais de  divorcer. Mais, je suis toujours restée sur ma position : celle de tout subir et de l’accepter, à condition de sauver mon mariage.

Malheur pour moi, le projet dans lequel je travaillais, est arrivé à terme. Retour donc au chômage. Les difficultés se multiplièrent. Tous les efforts que je fournissais pour me prendre en charge, se sont compromis. Je suis même allée jusqu’à vendre mes biens et certains bijoux en or pour survivre avec mon enfant. J’ai préféré vivre des années dans cette souffrance, que d’en parler à mes parents. Quelques mois après, j’ai eu un emploi et les choses sont rentrées un tout petit peu dans l’ordre. J’ai galéré toute seule et élevé dans la même condition ma fille. Pire, j’ai été critiqué de toutes sortes de femme par ses parents et amis qui vivent ici au Mali, car pour eux, je faisais tout pour le garder loin d’eux et profiter seule de son argent.

Pour ma propre famille, mon mari m’avait tellement mise dans les conditions que je m’étais défaite de mes parents. Savaient-ils les souffrances que j’endurais ? Ont-ils un jour imaginé toute la souffrance qui se cachait derrière mon beau sourire ? Certainement, pas ; d’où tous ces préjugés. Lassée de cette situation et meurtrie dans la profondeur de mon âme, je me sentais dans l’obligation d’agir. Ce mariage pour lequel je m’étais investie corps et âme pour le sauver, n’avait plus de sens pour moi. Quand bien même j’étais arrivée à accepter son premier mariage, en considérant le mien comme le second, tout en espérant qu’il m’aimait réellement comme il le prétendait, j’étais enfin résolue à sortir de ma passivité.

Après plusieurs menaces de divorce et de poursuites judiciaires, il m’envoie chaque mois 25.000 FCfa. Il ne cesse de me répéter qu’il m’aime et qu’il m’avait caché son premier mariage par crainte que je ne refuse de l’épouser. Il me promet toujours le meilleur, dès que sa situation financière se résoudra. Il m’appelle fréquemment et ne cesse de me faire comprendre qu’il regrette son acte et qu’il souhaiterait rester mon mari.

Je vous avoue, chers lecteurs, que je l’aime. Aussi, je vous jure que je ne sais plus que faire. Aidez-moi, s’il vous plaît, car je souffre. Ma situation familiale est telle que je préfère étaler mon problème sur la place publique, plutôt qu’à mes parents. Que dois-je faire ? Demander le divorce pour refaire une nouvelle vie de foyer ou continuer de croire ses propos dont Dieu seul est en mesure de savoir s’ils sont sincères ou non ? Cela fait longtemps qu’il n’est pas venu au Mali. Il n’a jamais vu sa fille. Qu’en est-il de mon mariage ? Est-il légal ou légitime, étant donné que son premier mariage a été scellé sur le régime de la monogamie et de la communauté des biens ?

Chers lecteurs, je vous en prie, j’ai besoin de vos conseils. Chaque fois que je lis une histoire dans le journal «Le Flambeau», j’apporte toujours mon conseil et mes soutiens à la personne concernée. Aujourd’hui, j’en ai besoin et je compte sur vous.

 

Source: le flambeau

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