Le 16 avril dernier, le HCIM entérinait un accord de cessez-le-feu entre les chasseurs Dozos du cercle de Niono et les terroristes de la katiba Macina. Le gouvernement est resté ferme sur ses positions et n’a pas cédé à la pression imposée par amadou Kouffa : la garnison FAMa de Farabougou ne se retirera pas.
S’il faut se féliciter de la poigne dont le gouvernement a fait preuve en maintenant ses militaires à Farabougou, on ne peut que se désoler de constater que les terroristes imposent leurs règles, leurs taxes et leurs violences dans certaines régions.
Pourquoi un accord ?
La raison principale ayant poussée la katiba Macina à accepter un cessez-le-feu dans le Cercle de Niono réside dans le fait qu’elle ait perdu beaucoup d’hommes dans les combats. Usé par les échecs successifs et incapable d’agir autrement que de manière ponctuelle et limitée, le groupe djihadiste n’aurait d’autre choix que de se résigner à cet accord sans avoir gain de cause sur les prétentions qu’il affichait initialement.
Niono, Djenné quelles différences ?
A moins de 100km de distance les terroristes d’un même groupe négocient d’un côté et massacre de l’autre. Mais ce ne sont que deux façons d’obtenir le même résultat : le contrôle des populations pour imposer leur obscurantisme et la mise en coupe réglée de territoire pour mieux les piller. Preuve de cette duplicité, les assassins de Kouffa ont massacré près de 30 chasseurs dozos la semaine dernière, dont 7 pour la seule journée du 22 avril dans le Cercle de Djenné, alors qu’au même moment ils signaient un cessez le feu à Niono.
Et après ?
Les volontés de négociations qu’on prête à Iyad Ag Ghali ou à amadou Kouffa ne sont en réalité qu’une manœuvre perfide de leur part. Ces deux manipulateurs ne reculeront devant aucun mensonge pour arriver à leurs fins. Uniquement guidés par la haine et la quête du pouvoir, il est naïf de croire qu’ils renonceront au comportement criminel qu’ils ont adopté depuis des années au grand malheur du Mali.
On ne déjeune pas avec le diable, même avec une très longue cuillère.
Ibrahim Keïta
Source: Malijet