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L’élection des conseillers communaux : la classe politique et civile ont-elles été consultées : Un énième report à craindre !

 

Après avoir été différées à plusieurs reprises en raison de l’instabilité du pays et du non-retour des milliers de réfugiés maliens au Niger et en Mauritanie, principalement, les élections municipales se tiendront le 20 novembre prochain. Pourtant, elles avaient été annoncées à titre indicatif, il y a quelques mois pour le 25 septembre.

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Ce même calendrier mentionnait aussi la tenue d’un référendum constitutionnel le 27 novembre, des élections régionales et locales au cours du premier trimestre de 2017, ainsi qu’une présidentielle en juillet 2018 et des législatives quatre mois plus tard. Pour le moment c’est silence radio du côté du gouvernement pour confirmer ou infirmer cette programmation. En ce qui concerne précisément les élections des conseillers communaux, des interrogations demeurent.
Les problèmes qui ont prévalu au report à maintes reprises des élections communales ont-ils trouvés solutions ? Ils sont entre autres, la situation sécuritaire qui demeure tendue jusqu’à présent, le retard dans le retour des réfugiés ainsi que la mise en place des autorités intérimaires. Pour les observateurs avertis les conditions idoines pour des élections paisibles, crédibles, transparentes et libres ne sont pas réunies.
Au regard de la situation d’ensemble du pays, il faut craindre un énième report, selon certains responsables d’organisations d’appui au processus électoral.
Les conditions qui avaient prévalues aux différents reports, aux différents glissements du calendrier sont toujours d’actualité. Par exemple, la situation sécuritaire demeure préoccupante et on dirait même qu’il a eu un regain dans ce sens-là. Une des préoccupations majeures des maliens ainsi que des partenaires extérieurs est celle du retour des réfugiés. Là aussi, il n’y a pas d’avancée réelle. Alors, si les élections devaient se tenir le 20 novembre, est-ce que d’ici cette date-là on va pouvoir faire rapatrier plus de 100.000 réfugiés ? C’est une sinécure. Rien n’est donc sûr. Ainsi nous nous trouvons dans la même configuration que lors des situations précédentes où il a eu le report de l’élection.
Pour le problème des autorités intérimaires dans les régions du Nord, les jeunes de Gao ont marché contre, il y a eu des morts suite à la répression des forces de l’ordre. Kidal est à feu et à sang Kidal. A Tombouctou, les populations ont été mobilisées pour soutenir les autorités intérimaires. Dans cette mouvance, le gouvernement parle des élections municipales. Or le gouvernement avait promis de redéployer les agents de l’Etat en août au Nord, on a rien vu de concret. Les maliens ne sont pas pour autant surpris.
A Nampala l’armée a fui. Là où les militaires fuient, un civil à mains nues n’a pas sa place, à Kidal, le GATIA et la CMA se tirent à balles réelles nuit et jour, dans le delta central du Niger, Kouffa fait sa loi. Face à ces problèmes, les autorités demeurent impuissantes. Tout ce que le gouvernement sait faire c’est de pondre des communiqués pleins de condoléances. Comment un gouvernement aussi faible peut organiser dans moins de trois mois des élections dans ces conditions? L’on a l’impression que la classe politique et civile n’ont pas été consultées pour cette date des municipales.

Elections et installation des autorités intérimaires : il y a-t-il compatibilité ?

Elections municipales prévues pour le mois de novembre prochain sur toute l’étendue du territoire, pendant que des maliens s’entretuent de Ségou à Kidal pour ou contre l’installation des fameuses autorités intérimaires pour une durée d’au moins six (06) sur les deux tiers du territoire national.
Ce n’est pas la peine de faire des élections puisque nous allons mettre en place des autorités intérimaires voulues et imposées par la CMA. Elle ne gagne pas des élections, elle s’impose par la force des armes, à bout de canons. La démocratie des Adrars est et reste la meilleure. Ce pays est devenu un bateau percé de toutes parts.
Donc à ce rythme, on s’achemine vers deux élections dans un même pays. En plus, la durée du mandat des conseillers communaux diffèreront. Il y aura certainement incohérence entre ceux qui seront élus à l’issue de l’élection du 20 novembre et ceux qui seront élus après la période intérimaire. Donc, il y aura difficilement une harmonisation du calendrier électoral en ce qui concerne les élections communales. Les autorités ont-elles mesuré la portée des élections séparées ?
A rappeler que c’est le département de l’Administration territoriale qui est chargé de la préparation technique et matérielle des élections. La supervision et le suivi du scrutin sont confiés à la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
M.M.B

Source : L’Humanité

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