Le Mali devrait s’imposer en 2024 comme le premier producteur de lithium en Afrique de l’Ouest, grâce au projet Goulamina. Conformément au précédent code minier, le gouvernement aurait dû obtenir un maximum de 20% d’intérêts dans la première mine de lithium du pays.
La première mine de lithium du Mali sera détenue à 30% par le gouvernement, avec 5% d’intérêts supplémentaires pour les investisseurs locaux. C’est l’annonce faite le 8 mai par la compagnie minière australienne Leo Lithium qui précise également avoir cédé sa participation dans Goulamina au chinois Ganfeng Lithium, déjà actionnaire du projet.
Depuis plusieurs mois, Leo Lithium et l’État malien mènent des discussions relatives à l’application du nouveau code minier adopté en 2023 par Bamako au projet Goulamina qui bénéficiait jusqu’alors des règles du précédent code. Pour l’État malien, le transfert du permis d’exploitation minière de Goulamina entre le précédent propriétaire Firefinch et le nouveau Leo Lithium s’est déroulé de manière irrégulière, nécessitant l’obtention d’un nouveau permis.
Leo Lithium a contesté cette irrégularité sans obtenir gain de cause, laissant donc le projet Goulamina dans une sorte de vide juridique empêchant le début de la production attendue cette année. Avec son partenaire de coentreprise chinois, la compagnie australienne est finalement parvenue à un accord avec les autorités maliennes, donnant gain de cause à ces dernières. En conséquence, le projet sera entièrement piloté par Ganfeng Lithium qui devrait débourser 342,7 millions de dollars pour acquérir la participation de 40% de Leo Lithium.
Pour rappel, l’entrée en production du gisement Goulamina est désormais attendue au troisième trimestre 2024, ce qui fera du Mali le premier producteur ouest-africain de lithium. La mine est exploitable sur une durée de vie de plus de 23 ans, avec une production annuelle pouvant atteindre 1 million de tonnes de concentré de spodumène.
Emiliano Tossou
Agence Ecofin