La signature du document officialisant la rétrocession du quartier général de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) marque une étape symbolique dans l’histoire récente du Mali. Cette cérémonie solennelle, tenue le vendredi 15 novembre 2024 à Sénou, dans la Commune VI de Bamako, a réuni des personnalités de premier plan, notamment le Gouverneur du District de Bamako, Abdoulaye Coulibaly, le Directeur de l’équipe de liquidation de la MINUSMA, Anton Antchev, ainsi que le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop.
UNE FIN, MAIS PAS UN ADIEU AUX NATIONS UNIES
Bamada.net-Lors de cet événement, le ministre Abdoulaye Diop a souligné que le départ de la MINUSMA ne signifie pas la fin de la coopération entre le Mali et les Nations Unies. “La coopération entre le Mali et les Nations Unies existait avant l’arrivée de la MINUSMA et se poursuivra, au moins autant, voire mieux, grâce à l’engagement et à l’expertise des agences des Nations Unies présentes au Mali”, a-t-il affirmé.
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De son côté, Atul Khare, Secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé de l’appui opérationnel, a réitéré l’engagement des Nations Unies à soutenir le Mali durant cette période de transition. “Les Nations Unies restent aux côtés du Mali pour accompagner ses efforts vers la prospérité et le développement”, a-t-il déclaré avec conviction.
LE RÔLE ET L’HÉRITAGE DE LA MINUSMA
Créée en 2013 par la résolution 2100 du Conseil de sécurité de l’ONU, la MINUSMA avait pour objectif principal de stabiliser le Mali face à la montée des menaces terroristes et de soutenir le processus politique. À ses débuts, la mission incarnait l’espoir de la communauté internationale de rétablir la paix et la sécurité dans un pays confronté à des défis immenses.
Cependant, malgré une décennie de présence, des défis majeurs ont persisté. Comme l’a rappelé Abdoulaye Diop dans son discours, la MINUSMA n’a pas toujours réussi à répondre aux attentes des populations maliennes, notamment en matière de lutte contre le terrorisme et de protection des civils. “Le mandat, bien que bien intentionné, s’est avéré inadapté aux réalités du terrain”, a-t-il souligné.
LE RETRAIT DE LA MINUSMA : UNE DÉCISION SOUVERAINE
La demande de retrait de la MINUSMA, formulée par le Gouvernement malien et validée par la résolution 2690 du Conseil de sécurité en juin 2023, reflète une volonté affirmée des autorités de la Transition de reprendre en main la souveraineté du pays. Ce retrait a été effectué de manière progressive et coordonnée, culminant avec la phase de liquidation.
Le ministre Diop a salué les efforts conjoints des autorités maliennes et des Nations Unies pour assurer un retrait ordonné et sécurisé, tout en rendant hommage aux soldats de la paix, aux Forces armées maliennes (FAMa) et aux civils ayant perdu la vie dans ce combat pour la stabilité.
UN SYMBOLE FORT : LA REPRISE DE KIDAL
La cérémonie de rétrocession a également coïncidé avec le premier anniversaire de la reprise de Kidal par les FAMa, une victoire marquante pour le Mali. Cette date symbolique rappelle le courage et le sacrifice des militaires maliens dans leur mission de restaurer l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national.
UNE NOUVELLE APPROCHE POUR L’AVENIR
Le départ de la MINUSMA ouvre une opportunité pour le Mali de repenser sa relation avec les Nations Unies et de recentrer l’aide internationale sur les priorités nationales. Abdoulaye Diop a souligné l’importance du “changement de paradigme”, axé sur une appropriation nationale des processus de paix et de développement.
Le ministre a également salué la collaboration constructive entre le Gouvernement et les agences onusiennes présentes au Mali, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé, et de la résilience communautaire.
UNE RÉTROCESSION, MAIS DES DÉFIS PERSISTANTS
Bien que symbolique, la rétrocession du site de Bamako n’est qu’une étape dans le long chemin vers la stabilité et le développement. Le Mali continue de faire face à des défis multiples, notamment la persistance des groupes terroristes et les tensions sociopolitiques.
Cependant, avec une détermination renouvelée et un engagement fort des autorités de Transition, le Mali semble prêt à relever ces défis. Le départ de la MINUSMA marque la fin d’un chapitre, mais aussi le début d’un nouveau, où le pays aspire à écrire sa propre histoire, avec le soutien de partenaires engagés.
UN HOMMAGE MÉRITÉ
En conclusion, la cérémonie a été l’occasion de rendre hommage aux victimes de la crise malienne, qu’elles soient maliennes ou étrangères, civiles ou militaires. “Nous saluons leur mémoire et leur dévouement à la cause de la paix”, a déclaré Abdoulaye Diop, en appelant à une solidarité renforcée pour construire un Mali prospère et uni.
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Le retrait de la MINUSMA, bien qu’ambivalent, symbolise la capacité du Mali à reprendre le contrôle de son destin. Un message fort de résilience et d’autonomie qui résonne bien au-delà de ses frontières.
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MLS
Source: Bamada.net
