Le président français Emmanuel Macron a bien raison d’affirmer que l’Europe est en danger de mort. Si son emportement verbal a un quelconque lien avec la guerre ukrainienne, son pronostic et son pessimisme reposent sur des indices et des faits négatifs autrement plus significatifs donnant une image peu reluisante de la situation européenne. Ce ne sont pas les tournures de politesses diplomatiques de façade échangées avec son hôte de marque chinois reçu aujourd’hui qui démentiront ses appréhensions et effaceront la prise en étau d’une France et d’une Europe entre la Chine et les Etats-Unis.
Dès lors que le détachement d’une mainmise sur l’économie et la politique mondiale ne répond pas à des énoncés fictifs et que les souverainetés et les indépendances se jouent sur le terrain, Macron ne saurait avoir tort. Au moment où l’agriculture française bat de l’aile et vit une situation sociale dégradée, pour ne pas être en reste de la majorité des voisins européens, les fortes pressions économiques et politiques actuelles en tous genres lui donnent raison.
Ni les Américains ni les Chinois ne sont des enfants de chœur. Les uns comme les autres placent leurs intérêts au-dessus des considérations que les salamalecs ne parviendront pas à annihiler. L’avenir du monde se joue entre les deux plus grandes puissances actuelles et l’Europe comme le reste voit son rôle figé dans une instrumentation dans la bataille que se livrent Pékin et Washington.
Au cours de la visite en France du président chinois, il a été question entre autres d’échanges commerciaux et d’investissements. Paris n’a pas cessé ces derniers temps de seriner sa volonté de renforcer ses frontières contre les produits étrangers. Son engagement risque de ne pas avoir de quoi tenir car dans ce domaine la Chine est devenue imbattable en imposant une immense braderie commerciale mondiale où tous ses produits inondent et tiennent le haut du pavé.
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