Le parti ADP-Maliba, dont le candidat Aliou Diallo est arrivé en troisième position de l’élection présidentielle malienne de juillet, a réclamé l’instauration de la proportionnelle pour les élections législatives maliennes, ont indiqué les responsables du parti à l’occasion de la visite du Premier ministre malien, Soumeylou Boubeye Maiga, au siège du parti.
Face au chef du gouvernement, ADP-Maliba a demandé que l’élection législative, qui devait initialement se tenir au mois d’octobre, soit organisé au plus tard d’ici le mois de juin 2019, comme le président Ibrahim Boubacar Keïta s’y est engagé. Le parti d’opposition, qui a entamé un dialogue avec les autorités afin de sortir de la crise post-électorale, réclame surtout l’instauration de la proportionnelle à l’occasion de ce scrutin.
« Concernant l’élection des députés, l’ADP-Maliba a indiqué au Premier ministre qu’il souhaite l’introduction de la proportionnelle dans le scrutin », a indiqué ADP-Maliba dans un communiqué en déplorant que le mode de scrutin actuel (majoritaire à deux tours) « est en déphasage avec la réalité malienne » et « favorise la désobéissance à l’intérieur des formations politiques ainsi que des alliances contre nature ».
Selon ADP-Maliba, qui propose l’instauration d’une proportionnelle où deux-tiers des députés seraient élus sur des listes nationales, et un tiers élu sur des listes locales, le scrutin majoritaire actuel « menace la pérennité et la stabilité des partis, favorise également l’émiettement de la scène politique, et fait voler en éclats l’ensemble des partis politiques à chaque élection législative ».
Selon ADP-Maliba, l’instauration d’une proportionnelle comportant une part de listes locales « permettrait également aux partis régionaux, bien implantés localement, d’exister sur la scène politique nationale », un sujet brulant dans un pays miné par le sentiment d’abandon d’une partie de ses territoires qui ne se sentent pas considérés par Bamako et font, pour certains, le choix d’actions violentes.
Moussa Traoré
La rédaction