De nos jours, beaucoup de pays crient au chômage. C’est une crise internationale. Pour comprendre le chômage, il faut comprendre comment les emplois sont créés. Et pour créer de l’emploi, il faut des têtes qui réfléchissent, qui innovent. Pour pouvoir le faire, il faut qu’il y ait un système d’éducation permettant aux hommes et femmes d’avoir une capacité intellectuelle les rendant indépendants. Cela, c’est à l’école.
Chez nous au Mali, l’école va mal, donc bienvenu au chômage. Lorsqu’un pays a la soif d’instruction, il faut s’attendre à tous les maux qui sont entre autres maux sociaux, économiques, politiques et culturels. Quand on parle d’école, il ne suffit pas seulement de suivre un cycle année après année pour avoir un document sur lequel il est mentionné « diplôme ». Le papier sert à certifier que l’on a acquis quelque savoir mais il n’est pas le savoir.
L’école, c’est éveiller les consciences, faire la promotion de la créativité. La créativité, c’est dans la tête mais pas ailleurs. Le monde est dans la main de ceux qui savent. Comprenons une chose : ‘on ne peut prendre l’école en dérision (pour une formalité) et penser qu’on aura de l’emploi.’ Quel emploi donnerez-vous à un chômeur qui a du mal à s’exprimer, à faire valoir ses compétences ?
L’école va mal au Mali. L’école va mal lorsque ceux et celles qui enseignent n’ont pas l’amour du métier et une conscience professionnelle. Elle va mal quand elle devient un lieu d’insécurité sexuelle et de violences physiques. L’école va mal lorsque le système éducatif est sans couleur et est à la solde des bailleurs extérieurs, tout est bon pour montrer que l’école va bien. Elle va mal quand la lecture devient un furoncle, intouchable. Lire est un sens interdit. L’école va mal quand les apprenants sont les maitres de leur éducation. L’enfant est au centre de son éducation mais il n’est pas le maitre. L’école va mal lorsque les évaluations sont monnayées. La fraude n’est plus un tabou, elle s’organise, elle a des réseaux. Le savoir relève de Dieu, il ne connait pas la corruption. Lorsque nous l’accompagnons de la fraude, il nous lâche.
Quand l’école va mal, le développement de la personne devient un problème. Lorsque la personne ne se développe pas, il ne peut pas créer de l’emploi. L’école va mal lorsque ceux et celles qui ont passé par les bancs deviennent le malheur du peuple, par conséquent on perd l’espoir de vivre. Elle va mal lorsque les ainés deviennent le malheur des jeunes. Elle va aussi mal quand l’administration publique devient le seul pourvoyeur d’emploi garanti. Et l’insertion se fait aussi sans compétence. L’école et l’emploi sont étroitement liés.
L’école va mal lorsqu’il y a trop d’égoïstes intellectuels et que l’analphabétisme intellectuel prend de l’ampleur. Ceci étant, les uns et les autres animent des débats de passion dépourvus d’écoute, de raisonnement logique et d’analyse. Et par ailleurs, les patriotes sont reconnus sur les bouts des lèvres. Tous ces maux qui définissent l’école empêchent la promotion de l’emploi.
Pour qu’une école réponde au besoin du peuple, elle doit être indépendante avec une vision à court, moyen et à long terme. Chez nous au Mali, il faut que l’école aille bien pour parler du chômage. L’école a besoin des hommes et femmes de Dieu pour qu’elle aille bien. L’école doit aller bien en faisant taire certains individus égarés sur le chemin de la vie. L’école ira bien.
Yacouba Dao
La rédaction