Le Collectif des syndicats signataires du 15 octobre 2016, en grève de 20 jours, avaient décidé de battre le pavé le mercredi 11 mars 2020 après l’échec des négociations avec le gouvernement qui est resté campé sur sa position. Cette manifestation avait pour but d’attirer l’attention de l’opinion sur la mauvaise foi du gouvernement à donner satisfaction aux enseignants. Mécontents de la situation, les syndicats regroupés au sein de la Synergie, ont appelé leurs militants à une marche pacifique et autorisée, qui s’est transformée en un combat de catch entre policiers et enseignants. Jamais des manifestants n’auront été aussi molestés que ces enseignants dont le seul tort a été d’avoir revendiqué des droits.
Le bilan de la barbarie policière est de plusieurs blessés, des arrestations et beaucoup de dégâts matériels. Le Mali est-il devenu un pays hors la loi ? La démocratie est-elle désormais en danger ? Par cet acte à la fois démocraticide et liberticide, le gouvernement s’est mis le doigt dans l’œil, car les enseignants accepteront difficilement d’assouplir leur position. Ce qui veut dire que le risque d’une année blanche est grand. La Synergie n’entend plus reculer face au gouvernement, surtout qu’elle a raison, car pour rappel, ce que demandent les enseignants n’est pas une nouvelle revendication, mais la stricte application de l’article 39. Cet article impose au gouvernement, à chaque fois, qu’il fasse une augmentation des salaires aux fonctionnaires de statut général, de procéder à la même augmentation aux fonctionnaires de statut particulier, notamment les enseignants du secondaire, fondamental et préscolaire.
Par cette barbarie inouïe qui prouve à suffisance que le gouvernement Boubou Cissé a montré toutes ses limites face aux nombreuses demandes sociales, le Président n’aura d’autre choix que de se débarrasser de cette équipe. Sinon pourquoi continuer à garder une équipe qui ne gagne pas ? La balle est dans le camp du Président de la République. Il devient une nécessité absolue de changer cette équipe, qui en plus de son incapacité à résoudre les problèmes les plus élémentaires, est en train de tomber dans un autoritarisme inquiétant.
En définitive, l’école devra être la préoccupation majeure de toute nation qui aspire à aller de l’avant. Elle est le fondement de l’avenir, sans elle, tout pays s’effondrera. Donc IBK, pour ne pas paraitre comme le bourreau de l’avenir du Mali, doit faire de l’école sa préoccupation majeure.
Youssouf Sissoko
Source : Infosept