Lors d’une réunion sur les moyens de combattre le terrorisme organisée par l’Union africaine et l’Algérie à Oran dimanche 11 décembre, le commissaire paix et sécurité de l’UA, Smaïl Chergui, a déclaré que l’Afrique allait faire face au retour de 6 000 jihadistes partis combattre en Syrie et en Irak avec l’organisation Etat islamique. L’Algérie considère que le retour de ces combattants dans la région est l’une des principales menaces sécuritaires des années à venir.
« La menace du futur ». C’est en ces mots qu’un diplomate algérien qualifie les jihadistes qui pourraient revenir dans la région, après avoir combattu en Syrie et en Irak.
Selon l’Union africaine, 6 000 combattants africains ont rejoint les rangs de l’organisation Etat islamique en Syrie et en Irak, et ces milliers de combattants sont susceptibles de revenir sur le continent.
Ces hommes, et quelques femmes, sont convaincus par une idéologie, parfaitement formés au combat, et capables de maîtriser l’usage des réseaux sociaux et d’internet. Un officiel algérien résume : « Chacun d’entre eux est une bombe ».
L’expérience algérienne
Alger voudrait aujourd’hui pouvoir travailler sur une législation liée à l’utilisation d’internet et des réseaux sociaux afin de lutter contre la diffusion de la propagande par ces combattants.
L’Algérie est un pays d’où sont partis quelques centaines de combattants pour la Syrie, bien loin des chiffres tunisiens ou marocains. Pourtant Alger collabore avec les pays voisins. Une collaboration sécuritaire, mais aussi en termes de renseignement. Forte de son expérience après les années 1990, elle veut faire de sa politique un exemple : lutter à la fois sur le terrain militaire et sur le terrain social, en permettant à des jihadistes qui abandonnent les armes d’être réhabilités.