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Le ministre du Développement industriel à la JIA 2017 : « de toutes les Républiques que nous avons connues, aucune n’a investi autant dans le développement des infrastructures que le régime actuel »

Dans le cadre de la Journée de l’industrialisation de l’Afrique (JIA), des experts ont animé le samedi 9 décembre 2017 un groupe de panels relatifs aux défis qui se posent au secteur de l’industrie au Mali. C’était au parc des expositions de Bamako sous la présidence du ministre de la Défense et des Anciens combattants, Tiéna Coulibaly, représentant le Premier ministre.

« Ecosystème de l’industrie au Mali : état des lieux et opportunités » ; « la difficulté du financement de l’industrie du Mali » ; « la formation technique et professionnelle au Mali » ; « le rôle d’encadrement de l’Etat », étaient là les 4 panels qui ont été exposés sous la conduite du modérateur et ancien ministre, Antioumane N’Diaye.

El Hadj Lanfia Camara, opérateur économique et membre de l’OPI ; Youssouf Traoré, Directeur général de la Sonatam ; et Boubacar Tandia du groupe Tandia, ont été les panelistes de la première thématique : « Ecosystème de l’industrie au Mali : état des lieux et opportunités ». Dans une présentation en powerpoint, El Hadj Lanfia Camara a donné la situation du tissu industriel dans notre pays. 878 unités industrielles en activité actuellement dont 51,8% exercent à Bamako. 97% des unités industrielles sont dans les activités de fabrication. L’industrie, c’est en moyenne 6% du PIB et la balance commerciale de notre pays est de 400 milliards FCFA

Plusieurs difficultés entravant le secteur de l’industrie ont été évoquées, notamment une fiscalité non incitative ; l’insuffisance des infrastructures de base ; l’insuffisance de zones industrielles viabilisées ; la cherté des matières premières importées et produites localement (où il faudra une certaine volonté politique) ; l’accès difficile aux terrains à usage industriel ; le coût élevé de l’électricité, l’eau et le téléphone…

Il a été démontré qu’en termes de compétitivité, l’industrie malienne est de loin en deçà des autres pays notamment en Côte d’Ivoire et au Sénégal.

Comme solutions, il est question d’augmenter les investissements publics pour développer les infrastructures ; réduire la fiscalité sur les entreprises industrielles et sur l’emploi industriel ; favoriser la formation orientée vers les besoins de l’industrie ; réaliser des actions de régulation ; favoriser une véritable intégration régionale.

S’agissant du panel sur la difficulté du financement des entreprises industrielles au Mali, le PDG de la BNDA, Moussa Alassane Diallo, a fait cas de deux problématiques complémentaires : l’économie malienne est dominée par le commerce ; le secteur informel constitue la plus grande partie de l’industrie au Mali (80%). Seules 20% des industries maliennes sont structurées. Ce sont là deux paramètres essentiels dans la difficulté liée au financement des industries au Mali. Autre difficulté évoquée par M. Diallo, les industriels maliens n’ont pas assez d’expérience et les projets ne sont généralement  pas aussi viables. « Les outils dont nous disposons ne sont pas adaptés aux entreprises informelles et il appartient aux banquiers de faire la banque autrement en s’adaptant à ces entreprises informelles. C’est là la véritable problématique en matière de financement de l’industrie au Mali. Un des problèmes qui se posent, c’est aussi la qualité des ressources humaines, avec souvent des postulants incapables de construire une bonne phrase. C’est le résultat des années de grève que nous avons connues dans l’enseignement.  Et à défaut des Maliens, on ira chercher les compétences à l’extérieur », a détaillé Moussa Alassane Diallo.Deux éléments sur lesquels il convient de travailler, selon le paneliste : comment bancariser ces PME-PMI ; toute la question liée à la fiscalité.

« La politique industrielle doit être au cœur de la création d’emplois. Certes, l’Etat recrute, mais le véritable pourvoyeur d’emplois durables, c’est le secteur privé (l’exemple de la graine de coton de la CMDT) », a expliqué le PDG de la BNDA.

Pour appuyer son collègue, le Directeur général de la BIM SA, Hassen Ouastani, également paneliste, d’ajouter que seul un projet sur 10 financés par sa structure a réussi depuis 3 ans qu’il est au Mali. « J’aime l’industrie », a-t-il ajouté. A en croire ce Marocain, il y a vraiment une opportunité d’affaires dans le secteur de la viande Halal, lequel a un marché mondiale de 750 milliards de dollars. Il incite les industriels maliens à y participer, à capter une part de ce marché.

« Le rôle d’encadrement de l’Etat » a été exposé par Cyril Achcar, président de l’OPI et Djibril Ba Taboré de la CCIM. Pour le premier, il faut que le ministère du Développement industriel soit doté d’un budget conséquent. Pour l’orateur, on ne saurait porter le budget du ministère de l’Agriculture à 15% du budget d’Etat et pendant ce temps, celui du ministère du Développement industriel est à 0,3%. Pour le patron de l’OPI, il faudra aussi une chambre d’industrie, séparée du commerce, mais qui peut être associée à la chambre des mines, les BTP. Pour le second orateur, l’Etat doit faire en sorte que les industries soient dans les conditions optimales. « Le rôle de l’Etat, c’est aussi l’accompagnement dans la durée et la continuité ; la création des conditions de ressources humaines de qualité pour les industriels ; la création des infrastructures. L’Etat doit aussi agir sur le coût des facteurs de production, tout comme il est séant de veiller à ce que les investisseurs du pays soient protégés. Tout cela n’est possible que lorsqu’il y a une vision », a souligné Djibril Ba Taboré.

Le panel sur « La formation technique et professionnelle au Mali », a été exposé par un certain Togola de la Direction nationale de la formation professionnelle. Il a expliqué les efforts consentis par l’Etat dans la formation technique et professionnelle dans notre pays.

Pour le ministre du Développement industriel, Mohamed Ali Ag Ibrahim, lequel a clôturé l’ensemble des panels, de toutes les Républiques que nous avons connues, aucune n’a investi autant dans le développement des infrastructures que maintenant. A en croire le ministre, ce sont 600 milliards FCFA qui ont été investis dans le développement des infrastructures depuis  2013. Il a ensuite rappelé les ambitions du chef de l’Etat pour l’industrie malienne. « Nous allons réaliser les ambitions présidentielles en matière de développement industriel », a-t-il indiqué.

A. Diakité

 

La rédaction 

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