C’est l’offensive de la Turquie en Afrique : après le Tchad, le Soudan et la Tunisie en décembre, Recep Tayyip Erdogan effectue une seconde tournée africaine. Il était en Algérie et en Mauritanie ce mercredi pour signer des contrats de partenariats économiques et dans la soirée il devait se rendre au Sénégal voisin où les entreprises turques s’affirment notamment dans le secteur du BTP.
Ce n’est pas un hasard, Recep Tayyip Erdogan est le premier chef d’Etat à atterrir à l’aéroport Blaise Diagne. Un aéroport inauguré en décembre dernier, terminé et géré par des entreprises turques qui ont négocié une concession de 25 ans au grand regret d’entreprises sénégalaises qui voulaient leur part du gâteau. Mais la diplomatie économique turque a désormais du poids et avance vite. Comme dans d’autres pays de la sous-région, Ankara a ainsi exigé et obtenu la fermeture des écoles d’excellence du prédicateur Fethullah Gülen, accusé par l’Etat turc d’être à l’origine de la tentative de coup d’Etat en juillet 2016. L’aéroport terminé, les géants turcs du BTP ont gagné d’autres contrats : un immense marché du type de celui de Rungis en France, une salle omnisport. Des chantiers, et c’est l’un des points forts de ses entreprises, qui avancent vite. « Chaque jour qui passe, nos relations avec l’Afrique se renforcent, sur les plans du tourisme, de la culture, du commerce et de l’enseignement », a déclaré le président Erdogan juste avant sa tournée africaine. Mais c’est clairement le développement économique, les ressources et le dynamisme du continent, notamment du Sénégal, qui sont recherchés.
RFI