Le président de la République a rappelé certains principes intangibles dans le traitement du problème du Nord du Mali
Au cours de son périple en Europe, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a rencontré nos compatriotes vivant en Belgique et en Allemagne pour les informer sur les actions envisagées pour instaurer durablement la paix et la sécurité dans notre pays. Aujourd’hui, a-t-il souligné, la priorité demeure la réconciliation de tous les fils du pays dans un cadre de dialogue et de vérité. Ce travail de rapprochement sera confié à une Commission Dialogue, vérité et réconciliation. Celle-ci aura notamment pour tâches d’enquêter sur les crimes qui ont été commis, d’organiser des rencontres intercommunautaires pour recenser les vraies attentes des populations locales et pour faire en sorte que les actions qui seront initiées bénéficient de l’accompagnement de tous.
Cependant, Ibrahim Boubacar Keïta a rejeté tout compromis qui amènerait la partition de notre pays. Il a précisé que le Mali est et demeura « un pays des Noirs et des Blancs ». Par ailleurs, le chef de l’Etat a dit son incompréhension sur ce qui se passe à Kidal qui devait être libéré à l’instar de la ville de Gao et de celle de Tombouctou. Il a balayé d’un revers de main l’argumentation de certaines personnes qui, par ignorance, redoutent un massacre des civils à Kidal si jamais la ville se trouvait entre les mains de nos forces armées. A ce propos, il a assuré à qui voulait l’entendre que « nous ne sommes pas un peuple barbare » et que cela est vérifiable quand on accepte de remonter l’histoire jusqu’au 11è siècle, c’est-à-dire jusqu’à l’époque à laquelle il a été écrit que le Mali était un pays civilisé et surtout prospère grâce à ses ressources aurifères.
Le président Keita a rappelé que l’élection présidentielle a suscité une ferveur jamais vue dans notre pays. Cette ferveur signifiait que les Maliens ne veulent plus revivre ce qui s’est passé, c’est-à-dire l’effondrement total de l’Etat. «Pour conduire le Mali après une telle catastrophe, une telle tragédie, le peuple avait besoin d’un homme qui sache le dire avec fierté, avec honneur, avec dignité. Et cela, je le sais», a-t-il assuré. Le chef de l’Etat a aussi indiqué que notre pays a reçu l’honneur d’organiser en 2016 le prochain Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement pour la paix et la sécurité en Afrique. Il a demandé à tous nos compatriotes vivant à l’extérieur de se mobiliser pour que cet évènement soit une réussite parfaite. Car, selon lui, le fait que notre pays ait été choisi pour abriter cette conférence est une marque de confiance après la profonde crise qu’il a connue. Avec cette conférence, le Mali signera aussi son retour définitif sur la scène internationale, a-t-il ajouté.
Dans leurs réactions, nos compatriotes de Belgique se sont dits préoccupés par la désinformation pratiquée par certains medias à propos de la situation à Kidal. C’est pourquoi ils ont souhaité la création d’une cellule de communication pour mieux donner les bonnes informations sur les évènements qui se passent au Nord de notre pays. Par ailleurs, ils ont réaffirmé leur attachement à un Mali indépendant, laïc et indivisible.
De retour au pays, le chef de l’Etat a, une fois de plus, rendu un hommage poignant à Nelson Mandela dont l’annonce du décès avait été faite le 5 décembre dernier. «D’abord, je voudrai m’incliner très pieusement devant la mémoire d’un homme qui aura marqué son temps et au-delà. Je l’ai dit, Mandela n’avait pas de couleur. Mandela n’avait pas d’origine continentale. Mandela était un homme de Dieu pour l’humanité entière. Tant l’homme en imposait par sa stature morale et éthique. J’ai connu Mandela. J’ai eu le bonheur quand il est venu au Mali de l’accompagner pendant trois jours à la demande du président Konaré. Ce furent les jours parmi les plus heureux de ma vie… », a déclaré Ibrahim Boubacar Keïta en ajoutant que dès que possible, il se rendrait à Kunu (le village de Mandela où est enterré ce dernier) pour rendre au grand homme un hommage mérité en son nom propre et au nom du Mali.
Envoyé spécial
M. KEITA