Avant d’inaugurer la nouvelle adduction d’eau du chef-lieu de cercle, le chef de l’Etat a visité les réalisations du projet Malibya dans la commune de Kolongo
Dans le cadre de son périple dans la région de Ségou, le président de la République Ibrahim Boubacar Keita s’est rendu hier dans les périmètres rizicoles de l’Office du Niger. La délégation présidentielle a quitté Ségou tôt le matin pour faire un arrêt à Kolongo. Tout au long du parcours, les habitants des villages riverains, sont sortis massivement pour souhaiter la bienvenue au président Keita qui est accompagné d’une forte délégation, comprenant de nombreux membres du gouvernement et des élus politiques.
A Kolongo, les paysans et le personnel d’encadrement agricole ainsi que les autorités locales étaient massés sur les digues du canal du projet « Malibya ». A 9 heures et demi, la voiture présidentielle s’est immobilisée dans une ambiance bon enfant. La foule scandait : « IBK, IBK, IBK » pour souhaiter la bienvenue au chef de l’Etat qui lui rendait son salut avec de grands gestes des mains.
Le canal que le président de la République a visité est long d’une vingtaine de km. Il constitue l’épine dorsale d’un système hydraulique conçu pour irriguer une superficie de 1000 ha. Cet ouvrage est le fruit de la coopération entre le Mali et la Libye. Le bail emphytéotique porte sur un total 25.000 ha. Si le président a choisi de visiter ce site, c’est justement pour toucher du doigt les réels besoins d’investissements qui sont nécessaires à la maintenance des infrastructures. Depuis la crise libyenne en 2011, le projet n’avance plus, faute de financements. Mais le canal apporte beaucoup aux populations des villages riverains qui font du maraîchage et de la riziculture. Le canal permet aussi d’autres activités génératrices de revenus comme l’empoissonnement de certains plans d’eau jugés propices à l’élevage de poissons. Cette activité dont les premiers résultats sont très probants, suscite beaucoup d’intérêt dans le milieu paysan. Dans des cages flottantes, des millions de poissons grossissent rapidement au grand bonheur des exploitants. Une enveloppe près de 2 milliards de Fcfa est débloquée par le gouvernement, à travers les structures spécialisées, pour intensifier cette pratique qui doit créer à termes plus de 2000 emplois.
Devant le chef de l’Etat, les techniciens ont fait une démonstration de pêche dans une cage flottante. Ils ont capturé de grosses carpes qui ont émerveillé l’assistance. Le président Keita, visiblement satisfait des résultats, a salué cette initiative qui permet non seulement de renforcer la sécurité alimentaire, mais aussi de diversifier les activités des paysans et de créer des emplois pour les jeunes. Le kit de la pisciculture, ont expliqué les techniciens, coûte 5,7 millions de Fcfa et permet de faire des bénéfices nets au bout de quelques mois. L’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (APEJ) travaille en étroite collaboration avec les services techniques du monde rural pour installer des milliers de jeunes à l’Office du Niger.
LE BIJOU. De Kolongo, le président de la République s’est rendu à Macina, le chef-lieu de cercle situé à une quarantaine de km. La route longe les périmètres rizicoles où les récoltes battent leur plein. A Macina, le président Keita est arrivé avec un précieux cadeau : l’eau potable. Les habitants de cette localité située sur le fleuve Niger, souffraient jusqu’ici de maladies diarrhéiques liées à la mauvaise qualité de l’eau. Désormais, ce sera un triste souvenir. Situé juste à l’entrée de la ville, le château d’eau a coûté 360 millions de Fcfa à la Banque africaine de développement (BAD) et au gouvernement. Le président Keita a longuement salué l’efficacité de l’intervention de cette institution financière dans notre pays.
Les responsables locaux se sont succédés à la tribune pour dire grand merci au chef de l’Etat pour cette infrastructure d’eau potable et aussi pour les logements sociaux, la santé, les aménagements agricoles.
En réponse, le chef de l’Etat a tout d’abord remercié les populations pour l’accueil mémorable avant d’indiquer que « cette infrastructure est un bijou » qu’il faut entretenir avec soin. Le visiteur de marque a insisté sur la bonne gestion de l’eau. Pour lui, l’eau va au delà même de la vie humaine. C’est la condition indispensable de toutes les vies sur terre, a souligné le président de la République. Message entendu par les autorités administratives et politiques qui ont promis d’y veiller.
Le château d’eau domine toute la contrée. Après avoir coupé le ruban symbolique, Ibrahim Boubacar Keita a pu constater que les travaux sont bien faits. Le château de 150 m3 est construit en béton armé et mesure 25 m de haut. Il alimente un réseau de 10.700 m linéaires de long sur lequel sont branchées 16 bornes fontaines à double robinet. Une douzaine de branchements privés est programmée. Dans la grande cour, le chef de l’Etat a jeté un coup d’œil sur le groupe électrogène de 13,1 kva sous abri et inspecté le dispositif de chloration automatique et les autres équipements techniques installés au dessus du forage d’alimentation de 21 m3 par heure.
Dans l’après midi, le cortège présidentiel a pris le chemin du retour pour Ségou. Impossible de ne pas s’arrêter à Markala, cette ville qui abrite le barrage qui peut irriguer un million d’ha à l’Office du Niger. La mobilisation pour l’accueil était phénoménale. De part et d’autre du pont, la route était noire de monde. Hommes, femmes, jeunes et vieux brandissaient des drapeaux, des banderoles et des portraits géants du président de la République. Large sourire aux lèvres, Ibrahim Boubacar Keita n’a pu résister à un bain de foule avant de rendre visite aux notabilités de la petite ville. Après cette escale, le cortège présidentiel a rejoint Ségou en fin d’après-midi. Il a présidé dans la soirée la cérémonie d’ouverture de la 2è session des Assises nationales des jeunes de la diaspora. C’était dans la salle Mérouba en présence de nombreux officiels. Cette rencontre, organisée par le Conseil national des jeunes, débattra de la contribution des jeunes de la diaspora au développement du pays. Nous y reviendrons plus en détail dans nos prochaines éditions.
Aujourd’hui, le président de la République est attendu à Niono.
Envoyé Spéciaux
A. M. CISSE
O. DIOP
Source : Essor