Comme un poisson dans l’eau, peut-on dire du nouveau ministre malien de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication. Agé de 36 ans, Mahamadou Camara a un CV qui parle pour lui. Il est le fondateur de bamada.net, une plateforme d’information en ligne sur le Mali, de Impact Media Conseil, une agence de communication et de MIP Mali, une régie publicitaire d’affichage grand format. Il est aussi le co-fondateur des Editions Princes du Sahel, une maison d’édition.
Mahamadou Camara a fait des études de gestion et de commerce international à l’université Paris-Sorbonne. Par ailleurs, il est titulaire d’un master entrepreneur à la HEC de Paris. Après les bancs, il intègre la direction commerciale France de Canal+, et travaille au sein de l’équipe en charge de la gestion des points de vente référencés. Dès l’an 2000, il est chargé d’études sur la réorganisation du département OPCVM à Bnp Paribas Management. Un an plus tard, Price Waterhouse Coopers l’engage et l’affecte à l’audit d’entreprises du secteur automobile. Mais Mahamadou Camara bouge beaucoup. De 2001 à 2003, il est au secrétariat général de Computec Media France, éditeur de magazine de jeux vidéo, puis au Groupe de presse Coprosa, éditeur de plusieurs publications.
C’est au groupe français Jeune Afrique, qu’il rejoint en 2003, que Mahamadou Camara se fait un nom. Il assume les fonctions de directeur adjoint de la publication Ecofinance puis devient le « directeur de cabinet » de Béchir Ben Yahmed, le patron du groupe. Le jeune talent sera ensuite l’éditeur délégué dans la rubrique Ecofinance, Guides Ecofinance Plus et Hors-série ainsi que The Africa Report, une publication anglophone. En 2007, Mahamadou Camara s’essaie à la télé et présente Afrique Economie, une émission bimensuelle diffusée par plusieurs chaînes francophones du continent.
Pendant ses années à Jeune Afrique, celui qui a déjà la carrure d’un entrepreneur a fait la connaissance d’Ibrahim Boubacar Keita, président du Rassemblement pour le Mali (Rpm). Plus tard, l’homme politique fera de lui son assistant, son conseiller et son directeur de cabinet.
A l’occasion de l’élection présidentielle de 2013, dans un Mali en pleine crise, Mahamadou Camara est le porte-parole du candidat Boubacar Keita. « Il fait partie de ceux qui ont véritablement conçu le programme de cette campagne de bout en bout », confie un cadre du parti Rpm. Un des slogans de la campagne électorale dit : « l’honneur du Mali, et le bonheur des Maliens ».
Devenu président de la République, IBK fait de Mahamadou Camara son directeur de cabinet, avec rang de ministre. Sept mois plus tard, le voilà ministre de la Communication. Son ambition : réformer le secteur de l’audiovisuel et créer une grande école de journalisme au Mali. Il est convaincu que « les Tic sont un moyen d’accélérer le développement, à travers la numérisation de l’administration et la démocratisation de l’Internet ».
Assongmo Necdem
Source: Agence Ecofin