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Affaire bérets rouges, un militaire témoigne : « tous les assassins ne sont pas encore arrêtés »

Oui, je suis un témoin oculaire des évènements qui ont conduit au coup d’Etat du 22 mars 2012. Le 22 mars 2012, vers 13 h en sortant de la mairie de Kati, j’ai vu deux Pick-up remplis de militaires de Kati en l’occurrence les bérets verts. L’un des véhicules était du Prytanée militaire de Kati et parmi les occupants, il y avait l’adjudant-chef Seyba Diarra et certains encadreurs du Prytanée.

 

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Ils se sont faits le plein à la station qui fait face à la mairie de Kati par la force avant de se diriger vers le camp. Entre-temps, ils avaient donné des instructions aux soldats d’ouvrir les magasins d’armes de l’ECB. Chaque militaire avait pris une ou deux armes. Ces armes ne sont plus retournées dans les magasins. La question que je me pose est de savoir pourquoi le gouvernement n’a pas récupérer ces armes ?

J’ai suivi Seyba et ses soldats.

Arrivé au camp de Kati, je suis tombé sur un encadreur du Prytanée, un sergent-chef.  Celui-ci m’a même dit d’aller acheter de la cigarette pour Aya. C’est là que j’ai su que c’était un coup d’Etat qui était en cours et dont les auteurs sont les éléments du Prytanée militaire de Kati. Je suis resté auprès d’eux pour connaître les vraies raisons.

En conclusion, il n’y avait pas de raisons. Le même jour, vers 18 h, quand tout était prêt pour attaquer le palais de Koulouba, j’ai directement appelé la garde rapprochée de l’ex-président, ATT, en l’occurrence Fomba, actuellement à Dakar avec ATT. C’est grâce à cet appel que la vie du président ainsi que de ses proches a été sauvée.

Donc, je ne suis pas resté les bras croisés. J’ai posé des actes à Kati pour dire non au coup d’Etat militaire. Je luttais pour la restauration des institutions et de la démocratie. A’ l’époque, tous les jeunes de Kati et associations des jeunes de Kati-camp soutenaient les actions de la junte.

Le camp de Kati était transformé en un lieu de torture. L’homme fort de Kati a changé la ville de Kati en clôturant le cimetière de Kati-coro, l’école de Kati-camp, la rénovation du stade Vincent Traoré, la construction des salles informatiques qui portent son nom et la clôture du terrain qui fait face au Prytanée. Donc pour dire non à la junte, c’était difficile parce que tout Kati était avec elle.

Malijet : Vous avez aussi vécu le contre-coup d’Etat. Comment les choses se sont passées ?

Merci de votre question. Effectivement, j’ai vécu de près le contre-coup d’Etat. Les évènements se sont passés devant moi. J’étais ce jour-là avec un encadreur du Prytanée. Il faut savoir qu’au Prytanée, il y a en plus du Mali, 10 autres nationalités.

A l’entrée de Kati, du côté de Sanafara, il y a des manguiers où beaucoup de bérets rouges ont trouvé la mort. Pour remporter cette victoire, la junte avait fait appel à une unité spéciale de Nara appelée Itia.

Les évènements se sont passés comme si c’était la 2è guerre mondiale. Quelques jours après, j’ai été arrêté par certains militaires. Ils avaient de la rage. J’ai été arrêté et torturé par ces sauvages car, je représentais un danger pour la junte. On voulait me tuer. Quand j’étais aux arrêts, j’ai juste entendu un soldat dire à son chef que les corps des bérets rouges ont été enterrés à Diago.

Après ma libération, je me suis rendu à Diago pour savoir la réalité. C’est à côté du champ de mon père. J’ai été dirigé par certains villageois de Diago. Je détenais cette information compromettante qui est la découverte d’un charnier à Kati. Personne ne me croyait à l’époque. Aujourd’hui, l’histoire m’a donné raison.

 

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