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Le nouveau gouvernement libyen veut reprendre le contrôle des frontières

Soutenu à bouts de bras par la communauté internationale, un nouveau gouvernement libyen d’entente nationale (GNA) est en place à Tripoli depuis le mois d’avril. Dirigé par l’homme d’affaires Fayez al-Sarraj, il n’a pas encore établi son autorité sur l’est du pays. La Cyrénaïque reste contrôlée par des forces fidèles au général Khalifa Haftar. Entre les deux, une large bande côtière était aux mains des djihadistes de l’État islamique, avec, au centre, la ville de Syrte.

conference reunion gouvernement libyens

Ce nouveau gouvernement est en passe de réussir son premier défi : l’élimination du groupe État islamique des côtes libyennes. Les forces gouvernementales encerclent les combattants de l’État islamique retranchés dans le centre de Syrte. Les djihadistes tentent de rompre le siège, notamment en menant des attentats suicides, sans succès jusqu’à présent. On estime que 5 000 djihadistes se battent pour l’État islamique, dont de nombreux étrangers venus d’Afrique ou du Moyen-Orient.

“Pas de troupes au sol”

Le ministre des Affaires étrangères du GNA est venu à Bruxelles pour concrétiser officiellement l’appui dont il bénéficie de la part de l’Union européenne. Mohamed Taher Siala a fait carrière au ministère libyen des Affaires étrangères sous le régime de Kadhafi. Il se réjouit bien entendu de la tournure prise par la bataille de Syrte: “Des Libyens venus de partout dans le pays prennent part à la bataille, assure-t-il. Ce n’est pas une guerre facile, mais ça se passe bien. Peut-être aurons-nous besoin d’aide ponctuellement, mais pas sous forme de troupes au sol.

En fait, des troupes spéciales occidentales sont intervenues au sol contre les djihadistes, entre autres pour sécuriser la frontière tunisienne et empêcher que des attentats soient commis en Tunisie au départ de la Libye. Mais ces opérations restent discrètes. Il n’est pas question d’une aide militaire directe aux troupes gouvernementales, mais d’un soutien plus large.

“Il faudrait l’armée chinoise!”

Un des principaux défis, c’est la surveillance des côtes et des frontières du pays, objet de tous les trafics. “Imaginez que nous avons une côte de 2000 kilomètres, s’exclame Mohamed Taher Siala,la plus longue de la Méditerranée ! En plus, nous avons 4 000 kilomètres de frontières avec des pays africains à l’arrière du pays. Il faudrait l’armée chinoise pour contrôler ça !

Ce n’est pas la Chine, mais bien l’Union européenne qui vient à la rescousse. L’opération navale européenne Sophia, qui lutte contre les passeurs de migrants, a vu son mandat élargi pour juguler les livraisons d’armes et assurer la formation des garde-côtes libyens. Les Nations unies ont donné leur feu vert. Les pays européens pourraient aller plus loin dans le soutien au GNA. Le gouvernement libyen va présenter des projets, notamment en matière de formation des forces de sécurité et de l’administration.

Sanctuaire djihadiste et route migratoire

“Il y a une demande d’échange d’informations à travers les services de renseignements”, relève Didier Reynders, le ministre belge des Affaires étrangères, après avoir rencontré son homologue libyen. “Il y aura aussi des demandes de technologies nécessaires pour le contrôle de la frontière. Et nous sommes intéressés par le renforcement de cette capacité de contrôle, notamment à la frontière tunisienne. En matière d’armement par contre, il y a tout ce qu’il faut sur le terrain!”

Pour les Européens, la Libye constitue un double problème : sécuritaire (le risque du développement d’un sanctuaire djihadiste) et migratoire (comme voie de passage de nombreux migrants Africains vers l’Europe). “Nous voulons aider ce nouveau gouvernement à recréer des capacités en termes de services de sécurité et d’administration en général, explique Didier Reynders. La gestion du pays nécessite de régler les problèmes sécuritaires, en débarrassant le pays de groupes terroristes comme Daech, et de maîtriser les flux migratoires qui viennent du sud de la Libye.”

Le ministre libyen a invité son homologue belge à mener une visite à Tripoli. La Belgique n’a plus de diplomate en Libye depuis la révolution de 2011. Dans un premier temps, un diplomate pourrait y retourner dans le cadre de la représentation européenne à Tripoli. Mais qu’il s’agisse de diplomates, de formateurs ou d’une visite ministérielle, une stricte évaluation sécuritaire sera nécessaire avant de s’embarquer dans une aventure libyenne.

 

Source: rtbf

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