Sans développement industriel aucune croissance économique n’est possible, c’est en tout cas la conviction du nouveau ministre du Développement industriel et de la Promotion des investissements, Moulaye Ahmed Boubacar nommé il y’a deux semaines pour donner un nouveau souffle au secteur industriel était en visite du 24 au 25 septembre dans la région de Ségou. Au premier jour de sa visite, le ministre, accompagné des autorités administratives de la localité, des membres de son cabinet et responsables de services de son département se sont rendus à l’usine N’SUKALA SA, SUKALA, COMATEX SA, la société «Doucouré partenaire Agro industries SA» (DPA) et la Direction régionale des industries de Ségou. L’objet de ce ce tout premier périple du ministre à la tête de ce département dans la «Cité des balazans» était d’aller à la rencontre des capitaines de l’industrie, s’imprégner les difficultés auxquelles sont confrontes les différentes unités industriels afin de trouver les voies et moyens pour leur développement.
C’est à 11h, que le ministre le ministre du Développement industriel et de la Promotion des investissements et sa délégation sont arrivés à l’usine N’SUKALA, où ils ont eu droit a un accueil chaleureux du directeur général de la société, Xie Jun Yuan, le directeur général adjoint, Oua Waigalo et les membres du personnel. Sur place, le ministre a eu tout le plaisir de parcourir l’usine en empêtrant les escaliers, les voies exigües tout en recueillant des explications du N1 de l’entreprise du Nouveau complexe du kala supérieur (N’SUKALA SA) sur les installations techniques. N’SUKALA SA est le fruit de la coopération Mali-Chine, le gouvernement de notre pays et la société China light industrial corporation for foreign économique coopération (CLETC) ont signé la convention d’établissement du nouveau complexe sucrier du kala supérieur le 3 avril 2007 pour la réalisation d’une sucrerie à Sikasso et à Ségou. Le capital social est de 22 milliards de FCFA reparti comme suit: 40% pour l’Etat du Mali 60% pour la société CLETC. Cette unité industrielle fait la fierté du pays. Les activités de l’entreprise consistent à la culture de la canne à sucre, la production du sucre, de l’alcool et d’autres produits finis en vue de leur commercialisation. Les capacités de production à la campagne 2017-2018 sont de 57079 tonnes de sucre et 5 88 000 litres d’alcool. Le sucre produit est destiné à l’approvisionnement du marché national sur la base du système de jumelage (achat de la production nationale pour bénéficier d’autorisation d’importation).
N’SUKALA emplois à ce jour environ 3 673 personnes dont 50 permanents et 3 062 journaliers. Le gros des emplois concerne les ouvriers et les manœuvres dont la plupart sont déployés pour la culture de la canne à sucre. La société a réalisé en 2017, un chiffre d’affaires de 28 127 890 639 FCFA contre 24 297 837 867 FCFA en 2016. Elle a versé au trésor public les impôts et taxes d’une valeur de 2 677 890 059 FCFA en 2017 contre 2 539 210 078 FCFA en 2016. L’entreprise dégage un surplus d’énergie électrique vendable à l’EDM SA qui est de 7 MW pendant la campagne et 16 MW pendant l’inter campagne. Les pourparlers avec la société EDM SA pour l’achat du surplus d’électricité sont très avancés. Un projet de contrat d’achat d’électricité est en train d’être peaufiné dans ce sens dans ce sens et sera soumis à l’entreprise pour la signature.
Le ministre a également eu un entretien avec la direction générale, les deux centrales syndicales que sont la CSTM et UNTM. Les principales difficultés auxquelles est confrontée N’SUKALA SA sont entre autres: la mévente de la production due exclusivement à la fraude et la concurrence déloyale ce qui a créé d’énormes difficultés financières et tensions de trésorerie dans la gestion des sucreries à telles points que ces dernières n’arrivaient plus à faire face à leurs engagements (BDM, INPS, Impôts), la non disponibilité de terres aptes à la culture de la canne (zone marécageuses, clairières, de cultures vivrières pour les populations, etc). Sur le plan de la gouvernance, pour une visibilité de la gestion de la société et de son mode de gouvernance, il faut procéder à la relecture de ses textes (nouvel organigramme, relecture du manuel de procédure de gestion administrative, financière et technique, évaluation du personnel ainsi que la direction, informatisation de la structure…) et la hausse généralisée des prix des intrants et des consommables (engrais, hydrocarbures, etc.), des moyens appropriés pour mieux exercer leurs métiers. Les principales recommandations et suggestions consistent à redynamiser les commissions nationales et régionales de lutte contre la fraude et la concurrence déloyale, limiter les importations de sucre pendant au moins 6 mois, assoir une gouvernance saine pour une visibilité de la gestion de la société, accélérer la signature du contrat d’achat de l’électricité avec la société EDM SA.
Le ministre et sa délégation se sont rendus à SUKALA, une société anonyme au capital social de 5 000 000 000 de FCFA, possédant deux unités de production, l’une à Dougabougou et l’autre à Siribala. A l’instar de la première usine, l’activité principale est la production de sucre, de l’alcool éthylique et de la mélasse (sous-produits). Les capacités de production à la campagne 2017-2018 sont de 35 458,5 tonnes de sucre, 1 923 464 litres d’alcool et 10 361, 125 tonnes de mélasse. Le nombre de création d’emplois est de 519 permanents (CDI), 440 non permanents (CDD) et 1250 journaliers soit un total de 2 209 personnes. Le sucre produit est destiné à l’approvisionnement du marché national et celui de l’UEMOA (Burkina Faso, Niger). SUKALA SA a réalisé en 2017, un chiffre d’affaires de 9,9 milliards de FCFA dont 100 millions de FCFA exportées contre un chiffre d’affaires de 15,5 milliards de FCFA dont 120 millions exportées en 2016. Parmi les difficultés ont note la mévente, pauvreté des sols, fragilisés par plusieurs années de monoculture, problème de gouvernance etc.
Requinqué et conscient de la charge de son département, Moulaye Ahmed Boubacar précisera que sa visite à Ségou n’est pas fortuit. Il estimera que la situation décrite par chaque responsable desdits entreprises préoccupe à plus d’un titre le chef de l’Etat qui accorde beaucoup d’attention au développement industriel. En tant que chef du département du Développement industriel et de la Promotion des investissements il entend diligenter les actions nécessaires pour permettre à ce secteur de créer de l’emploi dans notre pays.
La Dépêche