Plongée dans une crise sociale depuis Décembre 2017, la commune de Konsiga, est encore sur le point de sombrer dans de nouvelles violences à l’indifférence totale des autorités administratives régionales et du ministère de l’administration territoriale et des collectivités locales.
Maciré Kébé, representant du chef de village, retient difficilement son amertume et laisse échapper sa colère : « qu’avons-nous fait pour mériter d’être éxpédiés aux oubliettes de l’Etat malien ? Nous avons connu des violences ici aucours desquelles il y’a eu mort d’homme et des bléssés graves suite à une contestation populaire de l’autorité du Maire. La jeunesse de Konsiga nous a fait savoir que le Maire n’était pas légitime et a manifesté son mécontentement de façon pacifique. Nous avons saisi les autorités à l’époque pour trouver une solution. Rien n’y fit ! Nous avons vu ce qui s’en est suivi ». A ses coté M, Siby, porte parole des jeunes lui emboite le pas. « Tout est parti des manigances du député Mamadou Hawa Gassama et de l’URD qui ne font rien pour calmer la tension ? Au contraire, ils y mettent le feu avec la complicité de certaines autorités locales. A l’époque, nous avons reçu la visite de Tieman Hubert Coulibaly ministre de l’administration térritoriale. Avec lui, nous avons convenu de cesser les hostilités en attendant que le gouvernement trouve une solution. Entre temps, ce dernier a quité son poste et nous avons eu un nouveau ministre du nom de Ag Moussa, chargé des collectivités. Il nous a envoyé Lassana Diamé pour trouver une solution. Avec Mr Diamé, nous avions trouvé un compromis pour faire dissoudre le conseil communal à travers la démission de plus de la moitié des membres du conseil. Ainsi, sept conseillers ont rendu leurs démissions. Les documents ont été achéminés au ministre par les soins de Lassana Diamé qui nous a fait savoir que le conseil allait être dissous et qu’une délégation spéciale allait prendre les reines de la Mairie. Depuis 2017 jusqu’à nos jours, rien n’est fait. Le ministre nous a menti et il vient à son tour d’être affecté à un autre département. Pendant ce temps, les populations sont en colère contre nous et contre le régime. L’URD poursuit son travail de sape et de provocation. »
Pourquoi le gouvernement traine t il a dissoudre officiellement le conseil communal après la démission des 7 conseillers sur 11 ? Le gouvernement a-t-il peur de l’URD et de Mamadou Hawa Gassama ? Autant de questions que se posent les populations de Konsiga, aujourd’hui au bord de l’explosion. « Si le gouvernement ne prend pas ses responsabilités nous allons nous même régler notre problème. Notre Mairie ne peut pas rester fermée, et Konsiga refuse d’être l’otage de Mamadou Hawa Gassama et de l’URD » ajoute un autre ressortissant de la localité basé aux Etats Unis.
Dans son projet de déstabilisation de cette paisible commune, l’URD aurait intronisé un autre chef de village en violation du droit coutumier ? « Nous estimons que le gouverneur et le préfet de Yélimané sont complices des activistes de l’URD. Sinon comment comprendre que depuis plusieurs mois, les notabilités de Konsiga demandent la reconnaissance officielle de leur chef de village choisi sans succès ? Il ya anguille sous roche » nous explique Maciré Kébé.
On a comme l’impression que ce bourbier alimente un réseau d’administrateurs véreux qui arnaquent les populations et imposent leurs volontés. En tout cas, si les plus hautes autorités ne s’impliquent pas à temps, de nouvelles violences sont inévitables dans la commune de Konsiga.
Karim Traoré
La Dépêche