« L’estime de soi-même est le plus grand mobile des âmes fières » disait le poète. D’aucuns se posent la question de savoir, si le Ministre Konimba SIDIBE n’avait-il pas trahi l’esprit de la révolution de mars 1991 ? Son comportement de 1991 à 2013 a-t-il quelque chose à voir avec son nouveau comportement lorsqu’il a été ministre le 15 janvier 2016 dans le gouvernement III de l’ancien premier Ministre Modibo KEITA ? Lorsque le 26 mars, l’armée et le mouvement démocratique ont renversé le Général Moussa TRAORE, Konimba s’est fait bien distingué lors de la Conférence Nationale tenue du 29 juillet au 1er août 1991 à travers ses interventions pertinentes sur les maux de l’époque.
C’est tout naturellement, qu’il occupa le poste de ministre en charge du contrôle général d’Etat pour assainir la gestion des affaires publiques. Elu en 2007, comme député à l’Assemblée Nationale, il choisit la commission de l’économique et des finances pour s’inscrire, afin de faire bénéficier cette commission de sa grande expérience. Dans cette commission, il a bien joué ce rôle. Konimba en lui-même est un homme dont le dévouement pour son pays ne fait l’objet d’aucun doute. Konimba a été la bête noire des différents ministres des finances de 2007 à 2013 à l’Assemblée Nationale. Avec l’arrivée d’IBK à la tête de l’Etat à la faveur de la crise multidimensionnelle au Mali, Konimba a été nommé en janvier 2016 en qualité de ministre des investissements. En juin 2017 IBK a voulu présenté son projet de constitution taillée sur mesure, lorsque le peuple disait que non seulement le projet n’était pas bon, mais que ce n’était pas le moment, parce que le pays était occupé par des djihadistes et des terroristes venus d’ailleurs. Konimba a organisé à Dioïla une conférence en présence des membres de son parti le 13 août 2017 pour dire que le référendum pouvait bien se tenir car l’insécurité n’était que résiduelle. Sorti du gouvernement depuis trois mois, au terme de la conférence du 3 mars 2018 tenue à Bamako, le conseil national de son parti a délibéré sur le cycle électoral devant se tenir au Mali en 2018. Les conclusions de cette délibération sont à l’antipode de celle du 13 août 2017. Le MODEC trouve que la situation sécuritaire s’est fortement détériorée par rapport à 2013 au point de compromettre la possibilité de la tenue d’élections crédibles dans des conditions acceptables pour tous. Konimba était digne, patriote et sincère. Mais sachons que la dignité n’a de sens que lorsque la valeur de l’homme peut l’élever vers une conscience qui lui inspire respect. Konimba SIDIBE n’a certainement pas compris cela, car il a accepté un moment d’être le griot politique du dirigeant malinké lorsqu’une ouverture lui a été faite dans la nomenclatura malienne comme le disait l’autre on pense autrement dans un palais que dans une cabane, et emprunter le chemin de l’honneur n’est pas une tâche légère. Lorsque l’étiquette sociale qui symbolisait notre personnalité s’envole, seule la dignité humaine qui nous reste est respectée. Voilà que notre Ministre Président du MODEC semble perdre son étiquette sociale et sa dignité.
Alaou Akbar ! Que Dieu sauve le Mali !
Seydou DIARRA
Source: Le Carréfour- Mali