Depuis un certain temps, on assiste à une passe d’armes entre le Ministre Mohamed Aly Bathily et certains cadres du pays dont Hady Niangadou.
Le député est sorti de sa réserve pour s’attaquer avec véhémence au Ministre Bathily. C’était ce mercredi 14 juin 2017, à la faveur d’une conférence de presse tenue à la Maison de la presse, où il a aussi annoncé le soutien de la Codem à la candidature d’IBK en 2018.
L’honorable Hady Niangadou, 2ème vice-président de l’Assemblée nationale, non moins 3ème vice-président de la Codem, et le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Affaires foncières, Mohamed Aly Bathily se regardent en chiens de faïence. Pour cause, lors de l’une de ses récentes sorties sur les logements sociaux de Tabacoro, le ministre Bathily aurait qualifié le député Niangadou de prédateur foncier, l’accusant d’avoir vendu une partie du site des logements sociaux à des députés. Dans cette interview réalisée par nos confrères du journal « L’Enquêteur », le ministre déclare : «Je pense que nous avons des problèmes à résoudre ici. Par exemple, quand j’ai été voir tout le chantier, en dehors de la destruction de la végétation, il y avait des choses à déplorer comme le fait qu’une partie du site des logements sociaux, d’une superficie de dix hectares, est expropriée pour cause d’utilité publique. Ce site-là a été vendu à des députés. Il va falloir éclairer cette situation. Parce que c’est un site qui appartient à l’Etat. Et l’Etat ne le construit pas. Mais il a été vendu par une société immobilière à des députés. Je ne le comprends pas. J’estime que c’est une situation à éclairer. Et on a fait quelques titres de propriété privée sur ce site exproprié. On ne peut pas exproprier certains pour cause d’utilité publique et le redonner à des élus, pas par la voie de l’expropriation pour cause d’utilité publique mais par une cession privée alors que le site a été exproprié. Alors, là, il y a une démarche juridique que je ne comprends pas et j’aimerais savoir comment cela est intervenu. On m’a dit que c’est la société Banga immobilière de l’honorable Hadi Niangadou». Il n’en fallait pas plus pour que Hady Niangadou pique une crise de colère. Depuis ce jour, il prépare sa riposte.
Bathily, « l’ennemi numéro 1 du Mali »
C’est au cours d’une conférence de presse qu’il a animée hier pour se défendre. Traitant le Ministre Bathily d’ennemi numéro 1 du Mali, le 2ème vice-président de l’Assemblée nationale, Hady Niangadou affirme que Bathily a aussi menti sur lui à l’Assemblée nationale, en l’accusant de détenir des titres fonciers dans la zone aéroportuaire. «Si Bathily est en mesure de prouver que j’ai des titres fonciers dans la zone aéroportuaire, j’y renonce. On n’est pas digne d’être ministre lorsqu’on est capable de mentir à la représentation nationale. C’est un vacancier qui a dû perdre ses repères. Car il est méchant, et égocentrique», s’est-il défoulé. Pour enfoncer le clou, le conférencier indiquera que le Ministre est loin d’être propre comme il tente de le faire croire à travers ces discours ‘’populistes’’. Il a fait plus de 2000 dérogations pour légaliser la fraude. Car ces dérogations font plus de 10 milliards pour lui, soutiendra le 3ème vice-président du bureau national de la Codem. En plus, poursuivra-t-il, «Bathily a vendu les espaces verts de l’ACI 2000, les bâtiments étatiques. Je vous donnerai très prochainement le nom de tous les acquéreurs», a-t-il promis.
Réforme constitutionnelle
Au menu de la présente rencontre entre Niangadou et les medias figurait le processus de révision constitutionnelle. Après avoir réaffirmé son soutien à la révision de la loi fondamentale, il a salué l’opposition pour sa participation au vote de la loi à l’Assemblée nationale. «Elle a accepté la révision de la constitution à travers la formulation de 43 amendements et le vote bloqué de 66 amendements. Elle joue parfaitement son rôle en appelant à voter Non au référendum par formalité et non par conviction. Car, elle a accepté de se joindre au processus», argumentera-t-il.
Dans son argumentaire, Niangadou, alias « Djowalaki», indique que la révision constitutionnelle n’est pas une question de personne. Voter Oui ne signifie pas voter IBK. Voter Oui, c’est voter pour le Mali, pour la stabilité socioéconomique et le retour du Mali dans le concert des grandes nations, a-t-il ajouté. Si on ne vote pas Oui au référendum, ceux qui comptent sur un vote massif du Non pour déstabiliser le pays seront les premiers à fuir, avertira le conférencier.
Soutien de la Codem à la probable candidature d’IBK
Profitant de cette tribune, le 3ème vice-président de la Codem, non moins secrétaire général de la section II de Bamako, Hady Niangadou a annoncé que son parti soutiendra la candidature du président sortant IBK en 2018 si celui-ci venait à briguer un second mandat. «Si nous avons accepté de rester dans le gouvernement après avoir raté l’occasion de le quitter à la faveur du dernier remaniement ministériel, nous avons le devoir moral de soutenir la candidature d’IBK en 2018. A la Codem, nous ne sommes pas des caméléons. Nous allons rester cohérents avec nous-mêmes en soutenant la candidature d’Ibrahim Boubacar Keïta s’il déclare officiellement sa candidature », a précisé le député élu en comme II du district de Bamako.
Oumar KONATE
Le Prétoire