Les députés ont enfin réussi à renouveler non sans peine comme à l’accoutumée hier mardi leur bureau. Pour ce renouvellement des instances de l’AN, certains parlementaires étaient prêts à ne rien lâcher, oubliant qu’ils y siègent pour défendre les intérêts de la nation tout entière et non leurs propres intérêts.
Après moult tractations, conciliabules et compromissions, les députés du Rassemblement pour le Mali (RPM, parti majoritaire) ont difficilement réussi à accorder leurs violons pour donner libre court à la formation du nouveau bureau de l’Assemblée nationale que l’on devait avoir depuis vendredi dernier. Des changements notoires ont été opérés : Mody Ndiaye qui était président du groupe parlementaire Vigilance républicaine et démocratique (Opposition VRD) devient 3e vice-président à la place d’Amadou Cissé. De ce fait, l’honorable Cissé devient simple député. Abdoulaye Dembélé, l’un des frondeurs se taille le poste de 7e vice- président à la place d’Adoulaye Fofana. Il était chargé de la caisse sociale.
L’honorable Seydou Dembélé précédemment président du groupe parlementaire RPM, devient 9e vice-président. La présidence du groupe parlementaire est occupée par le virevoltant jeune Moussa Timbiné.
Apres plusieurs jours de discussions, les frondeurs ont eu gain de cause. Ils ont demandé et obtenu le départ du président du groupe parlementaire RPM, Seydou Dembélé, celui de la Commission des Travaux publics Yacouba Traoré et du 7e vice-président et chargé de la caisse sociale, Abdoulaye Fofana. Tous étaient des proches du président de l’Assemblée nationale dont de nombreux députés y compris le personnel administratif critiquaient la gestion.
Le président de l’institution et membre du RPM, honorable Issiaka Sidibé sort, à l’évidence, affaibli de ce bras de fer qui aura des répercussions certaines sur l’unité, la cohésion du parti. Il n’est pas exclu que ces positionnements à l’intérieur de l’Assemblée nationale entre les membres d’une même formation politique ne se ressentent aussi sur le déroulement prochain du congrès des Tisserands où ils devront se donner un nouveau leader.
Au moment nous mettions sous presse, les travaux se déroulaient pour la mise en place des différentes commissions. Sur ce point, il nous revenait que le poste de président de la Commission Lois constitutionnelles et celui des Travaux publics faisaient l’objet de convoitises.
En clair, si ces informations se confirmaient, il s’agirait de débarquer Drissa Sangaré (Commission Lois) et Yacouba Traoré (Commission Travaux publics).
Denis Koné
Mohamed Daou
Source: Les Echos