L’Afrique centrale dispose des potentialités considérables en agro-industrie qui sont encore sous exploitées. Pourtant, l’exploitation efficace du potentiel de l’agro-industrie est une nécessité pour la transformation structurelle du tissu économique de l’Afrique centrale. Dans cette perspective, l’exploitation du potentiel de l’agro-industrie de l’Afrique centrale va contribuer à la diversification économique, gage d’une stabilité économique face à des instabilités du marché des matières premières.
Ainsi, la mise en valeurs de l’agro-industrie va contribuer à garantir la fourniture des intrants au secteur agricole et relier ce dernier aux consommateurs à travers la manipulation, la transformation, le transport et la commercialisation des produits agricoles. Il existe donc une forte synergie entre le développement de l’agro-industrie et la performance agricole en tant qu’instrument de développement économique. En effet, une agro-industrie dynamique et efficace stimule la croissance agricole qui à son tour stimule la croissance des autres secteurs de l’économie.
Toutefois, une politique efficace d’exploitation optimale des potentialités de l’agro-industrie en Afrique centrale devrait intégrer l’existence des difficultés liées à l’insuffisance des infrastructures, l’accès au financement, l’accès à la technologie, l’accès à la terre et des difficultés liées à la sécurité et au climat des affaires peu propice.
En Afrique, la contribution de l’agro-industrie est estimée seulement à environ 25% du PIB (Banque Mondiale, 2013). Ceci s’explique par la faible industrialisation de la production et de la transformation agricole en Afrique qui plombent les performances agricoles dans les chaînes de valeurs mondiales. A titre d’illustration, l’Afrique produit environ 70% de toutes les fèves de cacao du monde, mais ne fournit qu’environ 20% des produits intermédiaires du cacao. De même, les pays africains ne procèdent qu’à une faible transformation du soja qu’ils produisent et répondent à la demande locale de soja transformé par des importations coûteuses (ACET 2014). Ceci témoigne de la place que peut occuper l’agro-industrie dans le développement économique des pays africains et en particulier ceux de l’Afrique centrale.
Le problème de la faible productivité et compétitivité agricole se pose davantage en Afrique centrale alors que celle-ci constitue l’un des bassins de production les plus importants d’Afrique encore largement sous exploité. En effet, les pays de l’Afrique centrale disposent d’importantes dotations en ressources naturelles qui constituent des bases solides pour le développement d’une agro-industrie. Outre les immenses ressources pétrolières et minérales, la sous-région abrite la deuxième plus importante réserve forestière au monde. Elle bénéficie d’un potentiel hydroélectrique représentant environ 17% du potentiel mondial et compte un vaste réseau hydrographique de 12000 km de voies navigables. Enfin, les pays de la sous-région disposent de plus de 120 millions d’hectares de terres utiles à l’agriculture et à l’agro-industrie. Les principales cultures de la région sont les céréales, le café, le cacao, les racines et tubercules.
Cependant, malgré ces potentialités agricoles, l’Afrique centrale a davantage recours aux importations de produits alimentaires pour satisfaire les besoins sans cesse croissants d’une population qui augmente très rapidement.
Cette baisse des cours créé ainsi des tensions de trésorerie qui se sont traduites dans les faits par les retards de paiement des fonctionnaires dans certains pays.
La compétitivité du secteur agricole en Afrique centrale dépend de la performance du secteur industriel et manufacturier qui reste encore fragile.
Source: afrik