Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

L’accord d’Alger et les autorités intérimaires, quelle lecture ?

Dans un Pays comme le Mali, théâtre d’une crise sans précédent, de période tumultueuse de post conflit, les populations sont toujours exposées à toutes sortes de menaces, de manipulations en interne comme venant de l’extérieur. L’aspiration à la paix,   à la justice et à la stabilité, implique nécessairement une prise en considération de l’ensemble des préoccupations de toutes les couches sociales du Pays, une implication effective de l’ensemble des acteurs politiques, de la société civile, des leaders religieux des femmes et des jeunes. Ce qui est un signe d’ouverture d’esprit, un signe de noblesse et beaucoup de courage. Aussi au regard des enjeux du moment, cette menace pour la paix revêt une dimension à la fois extérieure et intérieure.

rebelle touareg azawad mnla cma plateforme

Au plan Interne, il m’apparait évident que toute démarche visant à torpiller l’accord de paix issu du Processus d’Alger, dénote d’un manque de patriotisme manifeste et d’une ignorance totale des enjeux et de la gravité du moment.

Les déchirures entre les hommes politiques incapables de mesurer le danger qui guette notre pays dans son unité, dans son développement, dans sa cohésion sociale, continuent encore de raviver la haine. En dépit de la faiblesse de l’appareil d’Etat, et malgré les tentatives sournoises et perfides de bloquer l’application de ses clauses, l’accord d’Alger demeure jusqu’à preuve du contraire, le seul document de référence pour une paix juste et durable au Mali, nonobstant tous les clivages et toutes les appréhensions.

La recherche de la Paix, de la stabilité et de la Justice implique d’abord une ouverture d’esprit, une sagesse, un esprit de sacrifice. L’heure n’est plus aux dénonciations et aux controverses concernant cet accord.

Au plan Externe, une nouvelle forme de terrorisme se manifeste de plus en plus, et dépasse largement nos frontières nationales et sous régionales. Cette nouvelle forme de terrorisme consiste à faire de notre Pays un sanctuaire et un tremplin, et représente une menace immédiate pour la paix chez nous, dans notre voisinage, et même au-delà. L’insécurité liée à la nouvelle forme de terrorisme, entrave toute possibilité de déplacement des personnes et des biens, paralyse et étouffe cruellement l’économie de la région.

On assiste à une recrudescence et à une prolifération rapide des zones de tension. Les attaques terroristes se multiplient, au nord au centre et ailleurs.  Une situation soutenue et curieusement entretenue par ceux-là même qui nous expriment à profusion, leur soutien et leur amitié, ceux-là même qui accourent et se dressent en remparts face aux avancées des groupes terroristes. Quel paradoxe !

C’est pourquoi, dans un contexte d’insécurité comme le nôtre, les rivalités individuelles et intercommunautaires, ne feront que saper les efforts de paix, et entretenir les symptômes de la violence et des conflits.

Les maliens et les groupes armés n’ont aucune excuse en ce qui concerne l’application de l’accord de paix. Sa mise en œuvre est l’unique solution pour  assurer  la sécurité et la stabilité, car se sera seulement par la mobilisation, l’implication forte des groupes armés, CMA et Plate-forme, avec l’opérationnalisation des brigades mobiles d’intervention que nous pourrons réduire sinon arrêter l’escalade de la violence, et des attaques violentes, répétées, et de plus en plus osées des groupes terroristes.

Pourquoi les autorités intérimaires font si peur et dérangent tant ? Quelle lecture, quelle interprétation leur a-t-on donnée pour les rendre si indigestes, si inquiétantes ?

Il y a lieu de rappeler que l’Assemblée nationale a adopté, le 31 Mars 2016, la loi portant modification du Code des collectivités territoriales. Le projet de cette loi a été et pendant de longs mois, au cœur d’un débat entre d’une part les représentants des groupes armés, le gouvernement, les cadres techniques départementaux et les partis politiques. Le débat fut ensuite élargi aux associations des collectivités territoriales des communes, des cercles et des régions, et la société civile malienne. Les autorités intérimaires sont prévues dans les cinq régions du Nord Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka et Taoudenni, parce que ces régions constituent en réalité, l’épicentre du conflit.

Ces autorités intérimaires ne constituent ni plus, ni moins qu’une mesure intérimaire prévue par l’Accord d’Alger qui permettra   la mise en œuvre des dispositions consignées dans l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali, en attendant l’installation des nouveaux conseils des collectivités territoriales. Elles sont une mesure conjoncturelle limitée dans le temps et ne pouvant aucunement apporter la moindre modification aux dispositions légales.

Ces organes de transition serviront seulement à la préparation des élections prochaines, la fourniture des services sociaux de base aux populations, le retour au terroir des personnes déplacées et le rapatriement des populations réfugiées.

Les règles de fonctionnement des Autorités intérimaires sont celles-là même qui régissent les conseils des collectivités territoriales, conformément aux textes en vigueur au Mali. Alors où est le feu ? Où est le risque de la partition du Pays ?

La cupidité des hommes et les appétits démesurés détruisent les nations et brisent les ambitions. C’est le cas de la classe politique malienne.

Le retard accusé dans la mise en place des autorités intérimaires, l’absence de l’administration et des brigades mixtes, a offert aux terroristes l’occasion d’occuper l’espace et d’endoctriner une jeunesse désœuvrée et offerte. L’heure n’est plus aux questionnements et aux manigances politiques. Le Pays est en danger, son unité est menacée, sa stabilité est menacée. Sa cohésion est menacée. Les partis politiques de l’opposition doivent le savoir, les maliens du Nord et du Sud épris de paix et de stabilité doivent le savoir. L’action du Gouvernement doit être encouragée, et soutenue par tous les maliens qui souhaitent que le Pays sorte de cette situation dramatique, avec son cortège de morts, de désolation et de misère.

Aussi, cette campagne voilée contre l’application de l’Accord d’Alger ne se justifie nullement. Elle est inopportune et présente une nouvelle menace pour la stabilité du Mali et un frein à la réconciliation nationale. La manipulation est dangereuse. Le cas de Gao est plus qu’emblématique. Au Mali, les destins de toutes les communautés sont irrémédiablement liés. Seul le langage de la vérité, seule une implication effective et volontaire de toutes les communautés maliennes, nous aideront à réunir les conditions optimales pour restaurer la paix et promouvoir la réconciliation.

 

La rédaction 

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance