Bamako, 14 août (AMAP) A Bamako comme à l’intérieur, les routes sont dégradées par endroits. Certains tronçons nécessitent vraiment de gros travaux de réparation. Cependant, le budget national du Mali consacré, en 2018, à l’entretien du réseau routier s’élevait à des milliards de Fcfa.
Mercredi, notre équipe de reportage s’est rendue sur le tronçon Samè-Kati (Route nationale 5), où certains endroits ont été fortement dégradés par les eaux de pluie. Compte tenu de la grande fréquentation de cette route par les gros porteurs en partance ou en provenance du port de Dakar, au Sénégal, ces endroits doivent être rapidement réparés.
Il est souvent rageant de constater que les gros camions, ayant parcouru des centaines de kilomètres, viennent s’échouer à la porte de Bamako parce que la route en cet endroit est en piteux état. Il s’agit aussi de sauver les vies, car la route de Samè n’est pas fréquentée seulement par les gros porteurs. Il y a aussi les véhicules de transport en commun, les véhicules personnels, les motocyclistes et même les piétons. Des accidents dramatiques impliquant ces différents usagers sont monnaie courante sur ce tronçon de 10 kilomètres.
«Si rien n’est fait, cette voie continuera de se dégrader, et bonjour les dégâts», confie un usager de la route. Devant le groupe scolaire Benkadi de Kati Sananfara, il n’est pas rare de voir une remorque renversée à cause des gros trous en cet endroit. Les ralentisseurs construits pour faciliter le passage des élèves n’ont pu résister au poids des gros porteurs. Toute chose qui a rendu très difficile la circulation à ce niveau. Un chauffeur de Sotrama (mini bus de transport en commun) a dit que cette situation le conduit, toujours, au garage, car les nids de poule mettent les suspensions du véhicule à rude épreuve. «Il est temps que les autorités réparent cette route qui rapporte beaucoup à notre économie», lance notre interlocuteur.
Même son de cloche du coté d’un habitant de la cité de 350 logements. Travaillant dans le centre-ville de Bamako, il fait le trajet à moto la peur au ventre. «C’est très dangereux de circuler à moto sur cette voie. Avec les nids de poule, on est obligé de se faufiler entre les gros camions, les Sotrama, les véhicules personnels. Je peux vous dire que chaque jour, je frôle la mort», raconte le quinquagénaire qui rappelle aux autorités chargées de l’entretien routier leurs responsabilités.
Chaque année, le tronçon Samè-Kati fait parler de lui, surtout en mal. L’année dernière, la population de Kati, très mécontente de la dégradation avancée de cette voie, avait érigé des barrages. Le trafic avait été totalement interrompu et l’économie nationale en avait pris un coup, car des centaines de gros porteurs étaient restés bloqués à l’entrée de la ville de Kati pendant plusieurs jours. Pour déloquer la situation, les autorités ont commencé les travaux de réparation qui n’ont pas pu résister aux premières pluies de l’hivernage.
Les infrastructures routières sont essentielles au développement socio-économique d’un pays. Leur entretien doit être régulier pour préserver les nombreux avantages socio-économiques qu’elles apportent. Conscient de cette nécessité, le Mali a créée, en 2004, l’Agence d’exécution des travaux d’entretien routier (AGEROUTE).
AKC/MD (AMAP)