La semaine dernière, le processus de paix a connu des avancées significatives et inattendues.
Il faut avant tout féliciter la volonté retrouvée des parties signataires de mieux coordonner leurs efforts en faveur de la paix. Cet épisode de dialogue responsable donne l’espoir d’une issue pacifique. Cette issue est peut-être même à portée de main ! Gageons que les parties signataires garderont toujours à l’esprit dans leurs négociations, l’impératif du dialogue et du bien commun.
Cette séquence politique bamakoise contraste malheureusement avec les derniers échos en provenance du nord du pays. Il semble que les groupes armés signataire, CMA et Plateforme en tête, ne soient pas tous animés des mêmes intentions que leurs représentants présents à Bamako. Les tensions réelles entre ces groupes sont perceptibles dans la capitale, où résonnent le son des armes et le bruit des pick-up des combattants qui convergent vers Kidal. Une nouvelle fois, le contrôle des territoires est au cœur des enjeux. Malheureusement, le risque existe pour qu’un simple évènement, quiproquo ou malentendu, puisse être à l’origine d’une escalade de la violence voire d’un embrasement général, où seraient à nouveau pris en otage les femmes et les enfants de Kidal.
Au-delà de cette situation qui nous préoccupe tous, la différence de comportement entre les groupes armés et leurs représentants est difficile à comprendre. Pourquoi un tel fossé entre des responsables politiques, désormais animés par le même idéal de paix, et leurs combattants, prêts à en découdre ? Le dialogue relancé dans les salons de Bamako est-il censé couvrir le bruit des armes du Nord ? Sommes-nous condamnés à constater, toujours impuissants, que le temps politique n’est pas le temps militaire ?
Soyons tous convaincus que les avancés politiques, aussi fragiles soient-elles, sont irréversibles. La paix est en marche. Notre pays surmontera cette crise comme il en a déjà vaincu bien d’autres par le passé. Et ce passé nous rappelle d’ailleurs qu’il ne faut jamais insulter l’avenir. Il suffit seulement de laisser le bon sens triompher. Ne dilapidons pas la paix ! Elle est notre dénominateur commun, notre unique capital. Transmettons-là à nos enfants. La paix une richesse, autant qu’une exigence. Elle nous guide, elle nous anime, autant qu’elle nous oblige.
La rédaction