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La démission d’IBK réclamée : Comment en est-on arrivé là ?

Depuis plusieurs années, notre pays, le Mali, est plongé, malgré lui, dans une crise multidimensionnelle (sécuritaire, territoriale, politique, institutionnelle, sociale et morale)qui menace sérieusement de liquider notre République unitaire, démocratique et laïque ainsi que notre Nation, fruits des sacrifices des pères de notre indépendance nationale et du martyr de milliers des filles et fils de notre patrie commune malienne lors de la révolution populaire du 26 mars 1991 qui a permis le redémarrage du processus de la construction de la démocratie.

L’heure est si grave que tous les citoyens Maliens doivent être présents sur les remparts et sur tous les fronts pour apporter son énergie, ses compétences, son savoir-faire, ses expériences et son imagination créatrice afin de contribuer à sauvegarder et défendre la Nation malienne et l’État Unitaire, Républicain, Démocratique et Laïc du Mali.

Nous mobiliser tous, nous rassembler et agir ensemble pour sauver la patrie, la République et la démocratie, tel est donc le mot d’ordre qui s’impose à tous dans la conjoncture historique actuelle.

C’est pour cette raison existentielle que, conscients de leur responsabilité historique, des patriotes, républicains et démocrates maliens ont décidé de créer le «CORRAP (Collectif pour la Réflexion, le Rassemblement et l’Action Patriotique).

Les élections législatives faites au pas de charge sous la chape de plomb du COVID-19, viennent de se terminer, ce 19 avril 2020.

La Cour Constitutionnelle du Mali aux ordres du pouvoir, avec sa présidente, l’infâme Manassa Danioko, à la manœuvre, a, de façon flagrante et avec force arrogance, en se «bunkerisant» dans son statut et dans la lettre de la Loi, fabriqué une majorité artificielle RPM-ADEMA, tout en assurant à cette alliance congénitale des forces supplétives très dociles qui lui garantissent de futurs votes mécaniques nécessaires à la nouvelle Assemblée Nationale pour réaliser ses sombres desseins.

Dans son obstination pour accomplir la sale besogne à elle assignée par le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, notre Cour Constitutionnelle, devenue fameuse depuis belle lurette par ses nombreux exploits anticonstitutionnels à travers ses actes et arrêts juridiques, a poussé le zèle jusqu’à insulter le simple bon sens du commun des mortels par l’utilisation d’arguments juridiques fallacieux et le mépris souverain des règles élémentaires de l’arithmétique contre le droit dûment acquis (suffrage et légitimité) par des citoyens maliens de siéger à notre Assemblée Nationale.

Mais, au-delà du tripatouillage du scrutin législatif et derrière le déni de droits criard, se cache un programme précis dont les éléments existaient en filigrane et se sont accumulés depuis trois ans dans la conduite de la vie politique de notre pays par Ibrahim Boubacar Keïta et ses affidés ou acolytes. Ce programme est le suivant:

L’achèvement du découpage administratif sciemment confondu avec le découpage en circonscriptions électorales.

L’organisation d’élections partielles dans certaines zones du Nord du pays, alors même que le corps électoral présent sur place a déjà voté lors du scrutin qui vient de s’y tenir à l’instar des autres parties du territoire national.

Ces élections partielles ont pour objectifs :

– de fabriquer une représentation supplémentaire et artificielle pour des soi-disant «Régions de l’Azawad» dans le futur parlement (Assemblée Nationale et Sénat) prévu dans le projet de révision constitutionnelle

– de légaliser le frauduleux découpage administratif en cours et légitimer sur le plan politique le traitement privilégié accordé à l’illusoire «État de l’Azawad» au détriment du Mali.

C’est pourquoi, afin de garantir leur issue qui est clairement prédéfinie, elles se dérouleront sous la direction des «Autorités intérimaires» nommées, selon le bon vouloir des groupes armés, principalement la CMA séparatiste et indépendantiste.

La révision de la Constitution du 25 février 1992 et le référendum sur le projet constitutionnel au résultat préétabli exigé par la «Coordination des Mouvements de l’Azawad» (CMA) séparatiste et indépendantiste et la «Communauté internationale», qui la soutient sans faille, pour une application intégrale de l’«Accord de paix issu du processus d’Alger».

Le Président Ibrahim Boubacar Keïta, serviteur docile de leurs intérêts contre ceux du Mali et de l’écrasante majorité des Maliens , après avoir lamentablement échoué et reculé, en 2017, sous la riposte des forces populaires et patriotiques, s’engagera de nouveau dans une nouvelle aventure de tripatouillage constitutionnel.

À l’opposé, la décision de relire l’«Accord de paix et de réconciliation nationale issu du processus d’Alger» prise par une masse significative de nos concitoyens lors du Dialogue National Inclusif tenu dans le cadre d’un accord politique national est enterrée ! Encore une fois, Ibrahim Boubacar Keïta ne tient pas parole ! Encore une fois, il affiche son mépris souverain à l’égard de l’écrasante majorité des Maliens et montre son incapacité à défendre les intérêts du Mali face à la volonté d’une rébellion armée et des soi-disant «parrains internationaux» !

La mise en place de l’Assemblée interrégionale Kidal- Ménaka- Taoudéni suivie d’un référendum local et de la proclamation de l’État-région autonome de l’Azawad, prélude au futur « Etat indépendant de l’Azawad», revendication récurrente et sempiternelle des rebelles séparatistes de la CMA.

Voilà les raisons de telles élections dans un contexte de risques élevés de propagation de la pandémie.

 

Ibrahim Boubacar Kéita n’aime vraiment pas le Mali

Mais jusqu’où est-il décidé à aller dans le traitement des exigences de la CMA et de la communauté internationale contre les intérêts du Mali ?

Examinons ce qui se prépare sur le terrain avec la mise en place du dispositif qui suit:

– les forces armées de la CMA sont déployées dans les régions du Nord sous l’œil débonnaire de la Communauté internationale et de ses forces présentes sur le terrain;

– leur surarmement est en cours notamment via la Mauritanie, leur base arrière naturelle, sans la moindre réaction des «parrains» internationaux;

– le premier contingent des troupes des FAMa  redéployées à Kidal sous la forme des Forces Armées Reconstituées (FAR) et sous escorte de la MINUSMA est confiné dans des casernes et il enregistre déjà plusieurs cas de désertion dans  ses rangs avec armes et bagages d’éléments issus des groupes armés qui sont allés rejoindre les forces de la CMA et de ses alliés djihadistes-terroristes.

Leur commandement et leur arsenal militaire reviendront immanquablement sous peu aux rebelles séparatistes et indépendantistes. Signe avant-coureur : la CMA exige que le commandement du contingent de Gao lui soit donné et que celui de Tombouctou revienne à la Plateforme (avec qui elle s’entend maintenant comme larrons en foire). Elle a, de ce fait, catégoriquement refusé l’entrée à Kidal du 2ème contingent (3ème corps d’armée) accompagné par des troupes tchadiennes avant la satisfaction de cette exigence ! Outre l’humiliation d’être obligées de recourir à la protection d’armées étrangères pour pouvoir se déplacer à l’intérieur du territoire national du Mali et entrer dans l’une de ses localités, nos FAMa voient le rapport des forces dans la zone s’instaurer immédiatement en leur défaveur. Et ce n’est pas une première.

Accord de Ouagadougou : Qui ne se rappelle le scénario de l’après – «Accord de Ouagadougou du 18 juin 2013» conclu sous la férule de Blaise Compaoré, Chef d’État du Burkina Faso et homme-lige de la France, pour permettre l’élection présidentielle de juillet 2013 et le démarrage du processus de négociations devant aboutir à une paix définitive ?

Sur ordre de la CMA, ramenée à Kidal par l’Armée française sous la condition officiellement proclamée, conformément aux dispositions dudit accord, d’y être désarmée et confinée, en fait pour l’occuper, c’est un effectif très dérisoire des FAMa (pas plus de 150 éléments) qui fut autorisé d’y entrer mais avant d’être immédiatement confiné dans un camp laissant tout le champ libre aux groupes armés illégaux (forces de la CMA et de ses alliés) bénéficiant en plus de la bienveillance et de la protection de Barkhane et de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).

Cette fois-ci, au prochain déclenchement des hostilités que la CMA provoquera sans aucun doute, en plus d’être cantonnées et progressivement vidées d’éléments et d’armes, les FAMa se trouveront coincées entre au moins trois forces: à Kidal, celles de la CMA qui n’y sont toujours pas désarmées, à Gao, les FAR dont elle aura le commandement et à Tombouctou, les FAR aux mains de la Plate-forme devenue son alliée. Sans compter, en cas de besoin, le concours des alliés djihadistes-terroristes, sinon des forces internationales (Barkhane et MINUSMA).

Et, au bout du compte, le Mali se retrouvera avec une armée «nationale» éclatée, fragmentée, atomisée sur des bases régionalistes et ethniques, anticonstitutionnelles, c’est-à-dire tout à fait aux antipodes de l’Armée Nationale, Républicaine et Démocratique, l’aspiration profonde et l’option fondamentale des Maliens en matière de défense depuis l’indépendance.

– l’autorité de l’État et des structures administratives et techniques, civiles et militaires sont constamment et systématiquement rejetées, même quand il s’agit de prendre en charge les victimes du COVID-19.

Pour nous enfumer, des manœuvres de diversion sont organisées:

– l’encerclement de la capitale Bamako, attaques sporadiques dans les régions 1, 2, 4;

– la mobilisation des «organisations de défense des droits de l’homme» et ONG de l’«humanitaire» au service du capital financier pour accuser les FAMA de violations graves des lois de la guerre;

– les pressions diplomatiques de la «Communauté internationale», de l’Union Africaine et de la CEDEAO sur le Mali pour aller au plus vite vers une «solution politique» favorable, dans le présent et dans le futur, à la CMA, organisation politico-militaire séparatiste;

– l’aggravation de l’état de surendettement du pays à la faveur du COVID-19 afin de renforcer la main mise sur notre économie nationale et la tutelle politique étrangère sur l’État malien.

Ces nouvelles très inquiétantes et ces dispositions graves résultent de la trahison de notre peuple par IBK et mettent en lumière la nature profonde du système politique et économique qui sous-tend le régime qui nous gouverne en violant sans cesse notre Constitution du 25 février 1992.

Face à cette triste et cruelle réalité, nonobstant les enjeux devenus aujourd’hui tout à fait évidents, la plupart des partis, forces et leaders politiques pensent pouvoir préserver voire renforcer notre système démocratique en fondant un espoir insensé sur une hypothétique spontanéité du jeu démocratique qui neutraliserait en fin de compte un pouvoir qui ne connaît ni mesure, ni décence dans le reniement de ses engagements et l’arbitraire de ses décisions de violation des droits des citoyens.

D’aucuns parmi eux sont aujourd’hui dans des calculs politiciens de positionnement pour accompagner IBK pendant trois ans au cours de cette sixième législature et se trouver en position favorable pour sa succession à la fin de son mandat, en 2023.

Cette tactique opportuniste de positionnement en fonction de la direction du vent, telle la girouette, a été appliquée de façon ostensible et choquante lors de l’élection du Président de la nouvelle Assemblée Nationale, le 11 mai dernier.

En effet, pour être élu (par 134 voix sur les 147 au total), le Président de la sixième législature, Moussa Timbiné, a bénéficié non seulement des suffrages des élus de l’alliance majoritaire (Ensemble pour le Mali) mais encore et surtout du soutien des vingt (20) députés du principal parti de «l’opposition» l’Union pour la République et la Démocratie (URD) et des élus indépendants !

Par ailleurs, battu sur le terrain et nommé par la Cour Constitutionnelle lors du scrutin législatif, doit sa propulsion au perchoir de l’Assemblée Nationale au Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, son mentor et son fils député Karim, son copain et compère, qui l’ont imposé contre le choix de l’honorable Mamadou Diarrassouba, deux jours auparavant, par le parti présidentiel. Le malheureux député Mamadou Diarrassouba, brillamment élu dans la circonscription électorale de Dioïla, a été sommé de retirer sa candidature par ses collègues de l’Alliance Ensemble pour le Mali (EPM) afin de laisser le champ libre à son rival Moussa Timbiné, pourtant rejeté par une écrasante majorité des élus du RPM lors de l’investiture du candidat du parti majoritaire et soutien du Président de la République pour briguer le poste.

L’objectif est clair: Bocari Tréta et ses camarades du Rassemblement Pour le Mali (RPM), chassé du terrain par les électeurs lors du scrutin législatif, veulent absolument maintenir leur position de première force parlementaire octroyée par la Cour Constitutionnelle jusqu’à 2023, fin de mandat du Président Ibrahim Boubacar Keïta, qui pourrait être en même temps la fin de son hégémonie politique aujourd’hui largement entamée.

Mais la grave conséquence est que tous les partis et élus indépendants qui ont voté en faveur de Moussa Timbiné ont, du même coup, ouvert la porte à la succession dynastique du Fiston National à son père, en 2023, ou avant à la magistrature suprême du Mali qui deviendrait ainsi un patrimoine familial.

Car, par exemple, qui pourrait empêcher Ibrahim Boubacar Keïta de démissionner de son poste peu avant la fin de son mandat pour permettre à Moussa Timbiné de faire organiser une élection présidentielle par un premier ministre-serviteur galonné qui ferait gagner sans coup férir Karim Keïta ? D’autres cas de figure de transmission patrimoniale et dynastique du pouvoir sont, bien entendu, possibles.

On voit bien l’erreur funeste dans l’un et l’autre cas: la politique de l’autruche ou le suivisme moutonnier. Bien plus: quelle tragique faute politique !

L’heure est grave:

– Avec la situation apocalyptique sciemment créée au Nord et au centre de notre pays par la France et la CMA grâce à la complaisance sinon la complicité de la «Communauté internationale» avec, 425 morts depuis le début de l’année, succédant à des milliers de morts et d’exilés, des villages rayés de la carte du Mali, des troupeaux décimés ou volés;

– Avec la corruption, le détournement des fonds destinés à l’armée en temps.de guerre, faisant de nos militaires des chairs à canon;

– Avec l’insouciance de IBK, du RPM, de l’ADEMA et des partis alliés devant tant de massacres des populations, tant de souffrances des femmes et des enfants, tant d’inégalités et d’injustice sociale;

– Par-dessus tout, notre Cour constitutionnelle, par la volonté populaire, a vocation et la mission sacrée de protéger la démocratie, les libertés publiques, les droits des citoyens et de réguler le fonctionnement des institutions ainsi que l’activité des pouvoirs publics afin de garantir leur constitutionnalité, préserver l’unité nationale et la cohésion sociale. Mais cette institution suprême vient de créer les conditions institutionnelles idoines du braconnage constitutionnel contre cette volonté du Peuple Souverain du Mali.

– En riposte à cette menace gravissime qui plane sur la République démocratique et la Nation Maliennes, il n’y a qu’une chose déterminante, et une seule, que le peuple peut et doit faire: l’UNION SACRÉE de toutes les filles et de tous les fils du Mali pour un SURSAUT NATIONAL et PATRIOTIQUE ayant pour objectifs de:

– Faire annuler le découpage administratif frauduleusement opéré par le pouvoir antidémocratique dirigé par IBK;

– Amener Ibrahim Boubacar Keïta et son prochain Gouvernement potiche à renoncer à l’organisation des élections partielles programmées par le Ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales;

– Empêcher la prochaine nouvelle aventure de tripatouillage de notre Constitution par Ibrahim Boubacar Keïta;

– Contraindre Ibrahim Boubacar Keïta à faire réviser l’«Accord de paix et de réconciliation national issu  du processus d’Alger» afin de l’adapter aux dispositions de notre Constitution, conformément à la décision prise par le Dialogue National Inclusif (DNI) dans le cadre d’un accord politique consensuel dont les principaux signataires appartiennent à la nouvelle majorité parlementaire;

– Dénoncer le processus en cours de liquidation des FAMA (par confinement-blocage puis désarmement, enfin dilution dans les FAR (Forces Armées Reconstituées) dont la chaîne de commandement sera donnée aux groupes armés dominés par les rebelles séparatistes et indépendantistes de la CMA qui seront alors pris en charge par les citoyens maliens);

– Accroître le soutien populaire à nos dignes fils en uniforme qui se sacrifient tous les jours à la sauvegarde de la Nation malienne et de son État unitaire;

– Exercer un contrôle citoyen, populaire et démocratique sur l’utilisation par le Gouvernement des ressources publiques allouées aux efforts de guerre et au renforcement des FAMa (budget public programmé, participations financières volontaires des citoyens de l’intérieur et de la diaspora);

– Exiger que la CEDEAO (en sa qualité de mandataire de l’Union Africaine) reprenne en mains le dossier de Kidal, nœud gordien de la crise malienne et de la problématique sécuritaire au Sahel (étant, avec Gossi, la base de préparation et de lancement des opérations de déstabilisation du Mali, du Niger et du Burkina Faso) comme l’avait bien identifié et l’y avait engagée Mahamadou ISSOUFOU, Chef d’État du Niger alors qu’il était son Président en exercice.

«La CEDEAO ne peut accepter la déstabilisation d’un pays membre» s’était-il insurgé en faisant allusion à l’enclave de Kidal créée par la France au Mali.

Ensuite, à Ouagadougou, en septembre 2019, lors du Sommet du G5 Sahel avec la participation des Chefs d’État de la CEDEAO venus apporter leur soutien, détenant des preuves d’attaques armées de son pays par de groupes partis de Kidal, il avait affirmé avec fermeté que Kidal devait impérativement et totalement être rendu à l’État du Mali.

Fort malheureusement, il a fini par se taire et oublier son engagement.

Nouhoum KEITA

 Inter De Bamako

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