Elu maire de sa ville natale en 2006, le jeune Eli Diarra a de nos jours complètement mis fin à cette situation.
Pendant longtemps, le visiteur se sentait perdu à Koulikoro, tant cette ville, malgré sa proximité (60 km) avec Bamako ressemblait à un coin perdu dans les monts Hombori.
Ici en effet, des montagnes d’ordures ‘’ornaient’’ la ville, de haut en bas.
Le premier combat du jeune maire était alors de débarrasser sa ville de ses immondices. Une bataille qu’il a de nos jours gagnée, grâce au concours de l’entreprise COVEC et d’autres initiatives personnelles.
Aussi, afin d’éviter de voir surgir incessamment ces collines de déchets, le maire a doté la ville de plusieurs poubelles qui servent actuellement de dépôts de transit des saletés.
Autres travaux effectués, ce sont les curages des caniveaux qui permettent désormais d’éviter que les eaux usagées ne stagnent.
Du coup, les rues de la ville ne dégagent plus cette odeur nauséabonde que répugnaient, même les porcs de Koulikoro. La bataille de l’hygiène publique est ainsi gagnée.
Selon le maire Eli Diarra, « la ville de Koulikoro doit être la vitrine du Mali. Pour ses habitants et pour tous les Maliens. Aussi, en plus des nôtres, des forces armées européennes convergent vers cette ville qui a régulièrement l’honneur d’accueillir de nombreuses personnalités de haut rang qui y viennent pour rencontrer leurs forces Armées vivant à Koulikoro dans le cadre de l’EUTEM. Il est donc important, qu’elles trouvent ici, une ville bien assainie, accueillante où il fait bon vivre.’’
Sur le plan social, la mairie de Koulikoro a aussi donné le sourire aux femmes compressées de l’HuicoMa qui, pour survivre, n’avaient eu d’autre choix que de travailler dans l’extraction de sable. Un métier très éprouvant qui les exposait au soleil, aux moustiques et aux maladies de tous genres. Ces bonnes dames sont de nos jours chargées par la mairie, de l’assainissement au quotidien des rues de Koulikoro. Organisées en associations, elles perçoivent mensuellement la bagatelle de 2 millions de FCFA qui leur permet de mener des activités génératrices de revenus.
Le développement en marche
De pénurie d’eau à Koulikoro, il n’est pas logique d’en parler avec les cancres puisque, ceux-ci, estimant que cette ville est située sur les berges du fleuve Niger, alors, d’eau il y en a. Mais, en réalité, cité connait, (comme ailleurs dans le pays), des problèmes liés à l’approvisionnent en eau potable. C’est pourquoi, le maire de la commune et ses collaborateurs se sont attelés à la doter de 6 forages. Grâce au concours de partenaires Allemands. A cette action salutaire, il faut ajouter la clôture de l’abattoir, l’aménagement de « Nianan Koulou’’, d’espaces verts et bien d’autres. En seulement 24 mois !
Pour les actions posées par la mairie de Koulikoro, il a fallu, naturellement gagner de l’argent. Non pas par la magie, mais par l’esprit innovateur.
Le maire Ely Diarra, après une campagne de sensibilisation a ainsi pu faire accepter sa proposition d’augmentation de la taxe de sortie des gros porteurs ainsi que celle d’extraction de sable du fleuve. Et, pour une transparence dans la gestion des fonds provenant de ces taxes, il a crée un guichet unique pour leur recouvrement.
Agile comme une aiguille, dynamique et très entreprenant, Eli Diarra, le plus jeune maire élu à Koulikoro, multiplie les contacts avec des ONG nationales et étrangères et mobilise, (en dehors du Mali), les ressortissants de la cité des Nianan afin qu’ils contribuent au développement de Koulikoro.
Aussi, il faut signaler que le maire Ely Diarra, en plus d’avoir rénové le local (héritage de la colonisation) qui abrite l’hôtel de ville, grâce à sa gestion exemplaire des fonds de sa commune arrive à payer régulièrement (et à échéance), les salaires de tous les travailleurs de la mairie de Koulikoro.
‘’Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années’’ disait Pierre Corneille’’.
Cette vérité du dramaturge français concerne aussi certains… Maliens.
Boubacar Sankaré
Par Le 26 Mars