Les médecins kényans ont rejeté vendredi la proposition du gouvernement d’augmenter de 40% leur salaire et maintenu leur mouvement de grève, qui paralyse les hôpitaux du secteur public pays depuis plus d’un mois.
Plusieurs milliers de docteurs sont en grève au Kenya depuis le 5 décembre. Ils réclament une multiplication par quatre de leur salaire, en vertu d’un accord de négociation collective signé en 2013, qui n’a jamais été appliqué, selon les syndicats.
Les négociations avec le gouvernement ont depuis échoué. Les syndicats avaient rencontré mercredi le président kényan, Uhuru Kenyatta, qui avait proposé une hausse des salaires de base, de 140.244 shillings (1.270 euros) à 196.989 shillings (1.770 euros) par mois.
« Les représentants syndicaux ont présenté aujourd’hui (vendredi) cette offre aux docteurs pour délibération, et ils l’ont humblement rejetée », a indiqué le syndicat des praticiens, pharmaciens et dentistes (KPMDU) sur son compte twitter.
Selon ce syndicat, la proposition gouvernementale ne prenait pas en compte d’autres engagements conclus dans le cadre de l’accord de 2013, comme la nécessité de mieux équiper les hôpitaux, de mieux financer la recherche, et de mieux garantir la sécurité des médecins au travail.
« Le problème ce n’est pas la hausse des salaires ou des indemnités, c’est la mise en œuvre » de l’accord collectif, a expliqué Elijah Ogolla, un cardiologue membre du KPMDU.
Les médecins ont décidé de maintenir la grève, même si de nouvelles discussions avec le gouvernement sont prévues.
Les infirmières sont également en grève, même si certaines ont repris le travail fin décembre, après avoir signé un accord spécifique sur leur rémunération avec le gouvernement.
La grève dans les hôpitaux publics a eu un effet dévastateur pour les malades, dont certains ont été dirigés vers des cliniques privées, que la majorité de la population ne peut pas s’offrir financièrement.
Les grévistes, qui dénoncent la corruption endémique gangrénant le pays, bénéficient cependant du soutien de nombreux Kényans sur les réseaux sociaux.