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Karidiata Coulibaly, épouse de l’ex-pdg de la CMDT

S’il y a un soutien sur lequel le maire de Sikasso pourra compter pour la présidentielle de 2018, en terme de mobilisation d’électeurs, c’est sans nul doute celui de sa femme, Karidiata Coulibaly Sanogo. Présidente du bureau national des femmes du parti Fcd (de l’ancien ministre Djibril Tangara), maire d’une commune rurale située à 30 km de Sikasso, présidente du Cercle des alternatives maliennes pour l’Emergence (Came), Mme Sanogo dispose de nos jours d’un poids politique très considérable dans la commune de Sikasso. Dans l’interview exclusive qui suit, elle évoque ses débuts en politique, ses liens avec le défunt président ivoirien Houphouet Boigny et sa priorité en tant que Première Dame au cas où son mari accédait à Koulouba.

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 « Ceux qui ont fait de Kalfa le maire de Sikasso sollicitent sa candidature à la présidentielle »

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 « Mon père était l’ami de Houphouët, c’est à côté d’eux que j’ai appris la politique »

 

Aujourd’hui : Pouvez-vous présenter à nos lecteurs ?

Karidiata Coulibaly : Je suis Mme Sanogo Karidiata Coulibaly, une femme simple, mère de 7 enfants, une femme au foyer. Je suis la fille de Ali Coulibaly, un intime ami à feu Houphouet Boigny. J’ai vu le jour au Mali dans la région de Sikasso, mais j’ai grandi en Côte d’Ivoire où je faisais la politique car j’ai été secrétaire à l’organisation du bureau national des femmes du Pdci-Rda et présidente de l’Union des femmes Pdci Section II durant 5 ans. Mon père et ma mère sont tous les deux des Maliens. C’est à côté de mon père que j’ai appris la politique depuis à bas âge. Donc vous dire que la politique, c’est ma nourriture. Avec la crise de 2000, je suis rentrée au bercail. Arrivée ici au Mali, j’ai vu que certaines de mes sœurs, surtout celles des villages, travaillaient très dur, mais elles n’étaient pas récompensées. Comment faire pour qu’elles puissent s’épanouir ? J’ai alors eu à initier le 8 mars au niveau des villages dans les alentours de Sikasso.

 Le 8 mars dans les villages dites-vous. Comment avez-vous réussi à décentraliser cette fête ?

Le premier 8 mars que j’ai eu à organiser s’est passé Samogossoni, mon village natal. C’est là-bas que j’ai commencé à célébrer cette fête en envoyant aux femmes des pagnes, des balafons. En plus, pour l’autonomisation des femmes, j’ai mis sur place une sorte de caisse avec un fonds de départ et j’ai demandé à ces femmes d’y mettre chaque semaine, chacune, 100 Fcfa. De nos jours, le montant est à 5 millions Fcfa. Certes, ce montant n’est pas conséquent, mais ce fonds permet de financer des activités génératrices de revenus pour mes sœurs. Aujourd’hui, ces femmes parviennent à organiser leur fête sans mon concours, cela grâce aux caisses que j’ai initiées dans plus de 40 villages. Pour ce 8 mars 2017, j’ai organisé cette fête des femmes dans 38 villages dont 28 sont rattachés à la commune de Sikasso. Vous avez vu pour ce meeting de soutien à la candidature de Kalfa Sanogo, ce sont ces femmes, en guise de reconnaissance, qui sont plus nombreuses que les hommes. J’ai dit à mes sœurs de croire en elles-mêmes car ce qu’elles peuvent faire, les hommes ne le peuvent pas. Par exemple, une femme peut porter un pantalon que tout le monde sait destiné aux hommes, mais cela n’offusque personne. Par contre, quand un homme attache un pagne dans notre société, les gens diront qu’il est fou.

Vous étiez une femme politique engagée en Côte d’Ivoire donc vous avez aussi la nationalité ivoirienne ?

En Côte d’Ivoire, à l’époque, le problème d’identité ne se posait pas et mon père n’a pas voulu que je change de nationalité. Il me disait qu’un jour viendra où j’aurai besoin de ma nationalité malienne. Pour vous dire que je n’ai jamais eu que la nationalité malienne. Mais malgré tout, je faisais la politique dans ce pays. Pour la petite histoire, quand je suis rentrée au Mali, à chaque fois que j’essayais de faire quelque chose, les gens me demandaient si j’avais la nationalité malienne. Par finir, j’étais obligée de me promener avec mes papiers maliens.

 Quelle est activité professionnelle ?

Je suis maire de la commune rurale de Diomantèné (dans le cercle de Sikasso). Mais avant cela, je suis une opératrice économique et à ce titre je vais un peu partout à travers le monde pour mes activités car je fais de l’import-export.

 Sur le plan politique, certains disent que c’est vous qui avez poussé votre mari à se présenter aux communales et que vous êtes aussi derrière sa candidature pour la présidentielle. Confirmez-vous ?

(Rire !). Je ne confirme pas. Mais quand mon mari a quitté le poste de Pdg de Cmdt en 2015, j’ai vu que les Sikassois voulaient manifester leur mécontentement. Quelque part, j’ai dit que ce grand homme ne peut pas rester comme çà. Il est comme un diamant qui doit être nettoyé pour le montrer au monde. C’est comme cela que j’ai créé Came, c’était un 25 juillet 2016. Lors du lancement de Came, j’ai fait des copies de sa biographie que j’ai distribué à tout le monde dans la salle pour que les gens puissent savoir quel genre d’homme il est car c’est quelqu’un qui ne parle pas beaucoup. Partant de là, les Sikassois ont sollicité qu’il se présente aux communales. Vous avez vu le résultat. Il a été plébiscité. Et ce sont ces mêmes gens qui sont venus le solliciter ce samedi afin qu’il se présente à la présidentielle de 2018. Pour cela, le soutien de Came ne fera pas défaut car en plus du Mali, Came est installé un peu partout, en Allemagne, en France en Italie, aux Etats-Unis et dans beaucoup de pays de la sous-région.

 S’il n’arrivait pas à avoir la caution de l’Adema pour être leur porte-étendard, Came serait-il prêt à endosser sa candidature ?

Nous, nous sommes avec Kalifa, mais ce que je vais vous dire, Kalifa tient beaucoup à l’Adema et le souhait de nous tous, c’est qu’il soit adopté par ses camarades comme le candidat de l’Adema à la présidentielle de 2018. Je ne vais pas en dire davantage.

Mais comment vous vous êtes retrouvée présidente du bureau national des femmes de la Fcd, alors que votre mari est un cadre de l’Adema ?

Fcd est sorti du Mouvement citoyen et son président actuel, l’ancien ministre Djibril Tangara, je l’ai connu en Côte d’Ivoire quand il était étudiant et nous avons même eu à faire ensemble la politique là-bas. Quand je suis retournée au Mali en 2000, il m’a invitée à adhérer au Mouvement citoyen. Lorsqu’il a créé son parti, il m’a automatiquement prise comme présidente régionale de Sikasso et présidente du bureau national des femmes. J’ai installé des bureaux du parti un peu partout dans la région de Sikasso.

 Si votre mari parvenait à accéder à Koulouba, quelle serait votre priorité en tant que Première Dame ?

Vous savez, ce que l’on pense n’est pas forcément ce que Dieu veut. Mais mon souhait, si M. Sanogo parvenait à accéder à Koulouba, serait de me battre à ma manière à ses côtés pour la paix dans notre pays car feu Houphouët nous a dit que la paix n’est pas un mot, mais un comportement. J’ai appris 20 ans à ses côtés. Je sais en ce sens ce que veut dire la paix car sans la paix il n’y a pas de vie.

 Votre dernier mot ?

Je prie le bon Dieu pour qu’il y ait la paix dans le cœur de nos compatriotes car notre pays est connu pour être une nation de paix. Il faut qu’on laisse de côté les divergences, les intérêts personnels, au profit de l’intérêt général.

Réalisé par Kassoum THERA

 

Aujourd’hui-Mali

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