C’est en février 2014 qu’Amadou Haïdara s’est engagé, sur la demande de Moussokoro Koné, à lui chercher une aide-ménagère. C’est ainsi qu’il a sollicité et obtenu de son neveu Boubacar Koné, l’une de ses filles Aminata Koné comme aide-ménagère pour Moussokoro. La fille fut envoyée chez sa nouvelle patronne. Se plaignant du mauvais comportement de l’aide-ménagère, elle la frappait régulièrement avec son fils. C’est lors d’une énième occasion que Moussokoro a battu Aminata qui fut grièvement blessée à la tête.
Moussokoro a tenté de soigner la bonne chez elle avec des médicaments qu’elle achetait à la pharmacie. Mais son état de santé s’aggravait. Du coup, elle décida de l’amener chez un spécialiste en sciences occultes du nom d’Abdoulaye Kamaté. Malheureusement, l’état de la santé de la fille s’était détérioré et empiré. Moussokoro appela alors son père pour lui demander de venir prendre sa fille malade afin d’aller la soigner au village. Surpris de cette nouvelle, Boubacar Koné s’est rendu à Bamako. A son arrivée, il s’est rendu chez Abdoulaye Kamaté où la patronne de sa fille l’avait envoyée. C’est là-bas qu’il constata, avec amertume, une dégradation plus poussée de l’état de la santé de sa fille.
Outré par l’odeur des blessures, Boubacar Koné transporta sa fille à la police où, étant sur place, l’enquêteur lui a remis une réquisition à médecin pour la soigner. La pauvre rendit l’âme. Abdoulaye Kamaté de même que Moussokoro ont été interpellés et arrêtés.
Devant la Cour, l’accusée Moussokoro Koné, domiciliée à Faladié, mère de deux enfants, née en Côte-d’Ivoire, précisément à Bouaké, a reconnu les chefs d’accusation. Elle expliqua qu’à la veille des évènements, elle s’était couchée tôt la nuit, « A mon réveil, j’ai demandé à Aminata si elle avait mangé puisque je me suis endormie très tôt la veille« . En réponse, ‘’elle m’a dit qu’elle avait bien mangé. Je l’ai aperçue plus tard dans les ordures en train de rechercher à manger et je l’ai frappée avec un fil de câble’’.
A la question de la Cour, de savoir si l’aide-ménagère mangeait régulièrement, elle n’a pas pu apporter une réponse satisfaisante. «Ce n’est pas ta première fois de lever la main sur elle»a fait observer le juge,« C’est vrai, j’informai en tout cas son père de tout ce qui je lui faisais. La victime avait une plaie sur une partie de sa tête. Sûrement mon coup de fouet a touché cette partie »,a-t-elle dit.
Pour le Ministère public, les aides-ménagères subissent très fréquemment les violences de la part de leur patronne. Alors qu’elles sont les premières à se lever et les dernières à se coucher. Il est temps de mettre fin à cette pratique. Il est évident qu’à chaque fois la victime recevait des « coups »de la part de Moussokoro. Le rôle du parquet est aussi pédagogique. Ceci étant les faits sont établis. » Mr le Président, puisque c’est une délinquante primaire, je vous demande de la condamner à une peine avec sursis »,a-t-il requis
Quant à l’avocat de la défense, elle a plaidé coupable, en arguant que le premier mot dans ce dossier est le « destin ». A le croire, nul ne peut échapper à son destin ! Tous les renseignements lui sont favorables. L’accusée est toujours sous le choc puisque les parents de la victime ne lui ont pas pardonné. Malgré, qu’elle ait envoyé son mari présenter des excuses à Ségou.
Après les débats, la Cour, dans sa sagacité, a condamné Moussokoro Koné, âgée de 50 ans, à cinq d’emprisonnement dont trois années de sursis.
O. BARRY
Source: l’Indépendant