Six personnes, dont un prêtre, ont été tuées, dimanche matin, dans le nord du Burkina Faso. Des dizaines d’assaillants ont attaqué l’église catholique de Dablo, pendant la messe. Puis, ils s’en sont pris à des quartiers de la ville faisant des blessés et des dégâts matériels. Une action unanimement condamnée par le gouvernement et l’opposition.
Cette attaque a été unanimement condamnée au Burkina Faso par les autorités, à commencer par le chef de l’État. Pour le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, « elle est inacceptable », a-t-il écrit. Le gouvernement a qualifié cet acte « d’ignoble » et le ministre de l’Administration du territoire affirme que les terroristes s’attaquent à la religion dans l’objectif de diviser les populations.
Mais il invite les populations au calme et à la retenue. Il salue d’ailleurs l’esprit de solidarité et la tolérance inter-religieuse qui a toujours été prônée par les différents responsables religieux du pays.
Zéphirin Diabré, le président de l’Union pour le progrès et le changement et l’actuel chef de file de l’opposition, souligne également que la nouvelle tactique des terroristes consiste à diviser les Burkinabè, à les opposer pour mieux les combattre. Il demande donc à ses compatriotes d’éviter ce piège, en travaillant à renforcer la tolérance et la solidarité agissante qui ont toujours caractérisé les relations entre toutes les confessions religieuses du pays.
Des précédents
Ce n’est pas la première fois qu’une communauté religieuse ou un lieu de culte fait l’objet d’une attaque au Burkina Faso. Il y a quelques jours, des individus armés non identifiés ont attaqué l’église protestante de Silgadji tuant quatre fidèles et le pasteur principal.
Les attaques ciblent régulièrement des responsables religieux, principalement dans le nord du pays. À la mi-mars, l’abbé Joël Yougbaré, curé de Djibo, a été enlevé par des individus armés. Le 15 février dernier, le père César Fernandez, missionnaire salésien d’origine espagnole, a été tué lors d’une attaque armée attribuée à des jihadistes à Nohao, dans le centre-est du Burkina.
En mai 2018, le catéchiste Mathieu Sawadogo et son épouse avaient été enlevés à Arbinda puis relâchés le 14 septembre. Avant eux, Pierre Boena, pasteur de l’église protestante de Béléhouro avait également été enlevé puis remis en liberté, en juin 2018. Tout cela fait dire au gouvernement et aux observateurs que la nouvelle stratégie des groupes armés est de passer par le canal religieux pour diviser les populations.
RFI