La ministre de l’Éducation nationale a apprécié la qualité de la formation dispensée dans cet établissement situé à Kalaban-coura dont, la mission est de remédier à la déperdition scolaire des filles
Par définition, l’alphabétisation est un ensemble de compétences en lecture, en écriture et en calcul utilisées dans un certain contexte. La communauté internationale a commémoré le mercredi 8 septembre 2021 la Journée internationale de l’alphabétisation sous le thème : «l’alphabétisation pour une reprise axée sur l’humain : réduire la fracture numérique».
À l’instar d’autres pays, le Mali fidèle à la tradition a célébré l’édition 2021 de la Journée internationale de l’alphabétisation décrétée par la communauté internationale depuis la Conférence de Téhéran (Iran) en 1965. «Alphabétisation et apprentissage tout au long de la vie à l’ère du numérique» est le thème national retenu par le ministère de l’Éducation nationale.
À cette occasion, la ministre de l’Éducation nationale, Mme Sidibé Dédéou Ousmane, s’est rendue hier au Centre d’apprentissage féminin (CAFé) de Kalaban-Coura en Commune VI du District de Bamako. Arrivée à 10 heures, elle a assisté à la montée des couleurs nationales et à un cours d’alphabétisation sur la scolarisation de la nouvelle apprenante «Bintou», dispensé en langue bamanankan par Mme Kanté Kadiatou Samaké, formatrice au CAFé. Mme Sidibé Dédéou Ousmane a ensuite visité la salle informatique, les ateliers de transformation agro-alimentaire (fruits, légumes et viande) et de couture.
Au cours de la visité guidée par le directeur des études du CAFé, Timothé Diassana, a rappelé que son centre, créé le 4 août 2005, a ouvert ses portes en 2006. Cette structure d’éducation non formelle et des langues nationales se fixe comme objectifs de remédier à la déperdition scolaire des filles, de lutter contre la pauvreté et le chômage.
Il permet aussi aux sortantes d’apprendre des activités génératrices de revenus pour leur autonomisation.
Le CAFé de Kalaban-Coura partage ses objectifs avec ceux de Bourem (Région de Gao), de Koutiala et Nara créés aussi en 2005. Il accueille les filles détentrices du Diplôme d’études fondamentales (DEF) non orientées et les jeunes femmes alphabétisées ou non et déscolarisées ou non âgées de 15 à 45 ans, a précisé Timothé Diassana. La formation dure 2 ans.
Le Centre d’apprentissage féminin de Kalaban-Coura compte 177 apprenantes encadrées par 6 formatrices et 2 animatrices. La coupe-couture, la coiffure, la teinture, la transformation agro-alimentaire et la saponification sont les filières de formation. La transformation agro-alimentaire et la saponification ont été transformées en matières transversales deux ans après.
Des salles de classe, des formateurs adéquats, des bureaux pour l’administration, un magasin, un équipement de pointe pour les filières coupe-couture, coiffure, teinture, saponification, des mesures d’accompagnement pour l’insertion socio-professionnelle des sortantes sont des doléances énumérées par Timothé Diassana. La ministre de l’Éducation nationale s’est dite impressionnée par les prestations du CAFé. Le thème de l’alphabétisation est d’actualité et plein de sens. Il nous interpelle tous sur l’accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC), pense la ministre de l’Éducation nationale.
Face aux multiples défis sécuritaires, sanitaires et économiques, ajoutera Mme Sidibé Dédéou Ousmane, il est indispensable de rendre plus accessibles les outils numériques à travers une nouvelle stratégie d’alphabétisation. La ministre rappellera que la Journée internationale de l’alphabétisation est placée sous le signe de la refondation de l’État et de notre système éducatif.
«Nous devons être persuadés que le succès de tous les projets majeurs de notre pays à savoir les réformes institutionnelles et politiques, la mise en œuvre de la décentralisation et de l’Accord pour la paix et la réconciliation passe avant tout par une politique d’alphabétisation massive des populations pour permettre à celles-ci de comprendre et de s’approprier les enjeux et les défis liés à ces importantes réformes.
L’éducation des populations, des femmes et des jeunes est l’un des moyens les plus efficaces pour arriver à cette fin», soutient Mme Dédéou Ousmane. Et d’ajouter que son département, ses partenaires et ONG ont consenti des efforts importants dans les Centres d’alphabétisation fonctionnelle (CAF), les Centres d’éducation pour le développement (CED), les CAFé et le Centre d’éducation pour l’intégration (CEI).
De nos jours, des milliers de femmes sont alphabétisées et formées au développement des activités génératrices de revenus (AGR). Des résultats positifs ont été atteints en matière d’alphabétisation. Mme Sidibé Dédéou Ousmane a invité tous les acteurs à multiplier et mutualiser leurs efforts afin que l’alphabétisation et l’éducation non formelle puissent jouer pleinement leur rôle dans le développement du pays et dans la sortie de crise.
Sidi Y. WAGUÉ
Source : L’ESSOR