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Journée internationale contre les Engins Explosifs Improvisés (EEI): Plus de 600 victimes dont 249 civils enregistrées en 2018 au Mali

A l’instar de la communauté internationale, le Mali a célébré, le 4 avril dernier, la Journée Internationale pour la sensibilisation au problème des mines et l’assistance à la lutte anti-mines. Le thème retenu pour cette journée, instituée depuis 2004 est  » En terrain sûr « . Au Mali, rien qu’en 2018, plus de 600 personnes, dont 249 civils, ont été tuées ou blessées par des engins explosifs improvisés  (EEI).

 

Malgré les efforts déployés par les autorités maliennes et les partenaires, le nombre de victimes de ces EEI ne fait qu’augmenter. Les techniques utilisées par les assaillants sont même de plus en plus sophistiquées et meurtrières. En plus des forces maliennes et leurs alliés, les civils sont ceux qui paient le plus lourd tribut à cette situation. On se souvient que le 26 février dernier, dans le village de Gondogourou, cercle de Koro, région de Mopti, le corps piégé d’une personne disparue 48 heures auparavant a explosé tuant au moins 10 civils et blessant deux autres. Ceux-ci s’étaient rapprochés du corps dans le but de l’enterrer.

Plus près de nous, dans la journée d’hier, dimanche 7 avril, dans la Commune de Madougou, toujours dans le cercle de Koro, coté nord-est, plus précisément entre Densagou et Anakilé, le déclenchement d’un engin explosif a tué deux jeunes sur une moto. Plusieurs autres engins explosifs ont été découverts dans la même zone.

Le 1er avril, une charrette, à bord de laquelle se trouvaient plusieurs forains qui se rendaient au marché, dans la même zone, a sauté sur une mine causant la mort de l’un d’eux. Le même jour, toujours dans la région de Mopti, qui semble être le nouvel épicentre des violences au Mali, un véhicule des FAMAs a sauté sur un engin explosif au cours d’une patrouille dans le village de Itigebere, une localité située dans le cercle de Bandiagara. L’on déplore trois blessés dont l’un a succombé deux heures après son évacuation à Sévaré.

Le lendemain, mardi 2 avril, un médecin français de l’Opération Barkhane, du nom de capitaine Marc Laycuras, est mort à la suite du déclenchement d’un engin explosif improvisé au passage de son véhicule blindé, lors d’une opération de lutte contre des groupes armés terroristes, dans la forêt de Foulsaré, au sud de la ville de Hombori, dans la région de Miopti. Sa mort porte ainsi à 24 le nombre de soldats tués depuis le début de l’intervention militaire française au Mali, en janvier 2013. Selon un expert en matière de sécurité, les engins explosifs improvisés sont responsables de la moitié des pertes françaises au Sahel, depuis 2013.

Cette liste, non-exhaustive, des victimes recensées cette année, montre que dans certaines régions du Mali, particulièrement celle de Mopti, le risque d’être tué ou mutilé par un engin explosif improvisé est bien réel. Et au rythme où la situation évolue, on risque de dépasser le chiffre des plus de 600 victimes, dont plus de 249 civils, enregistrées en 2018 du fait de ces engins explosifs improvisés.

Selon le rapport d’activités du Service d’action anti mines des Nations Unies, de 2012 à mars 2017, plus de 1600 personnes ont été victimes d’IED (ndlr; Improvised Explosive Device ou engin explosif improvisé) au Mali.

Ceux qui posent ces engins explosifs ne sont pour la plupart pas de véritables terroristes, ils le font juste pour de l’argent. Récemment, il a été démontré que des groupes terroristes comme Al-Mourabitoune paient jusqu’à 150.000 FCFA pour la pose d’un engin explosif. D’autres sont capables de proposer même plus. Pour faire exploser leurs engins, les terroristes utilisent parfois des commandes à distance ou font recours à un procédé qui déclenche le mécanisme au contact d’un moyen roulant (une moto, une charrette, un véhicule).

Même si ces engins explosifs sont fabriqués très souvent avec des méthodes artisanales, les terroristes ont aussi su les adapter afin que le choc soit plus meurtrier. C’est ainsi qu’ils n’hésitent pas à recourir à des méthodes plus modernes. Le perfectionnement des engins montre aussi qu’il y a des transferts de fonds, mais aussi de compétences.

A ce sujet, la signature de l’Etat Islamique en Irak et au Levant a été retrouvée sur des EEI au Mali et dans d’autres Etats au Sahel où des affiliés de ce groupe sévissent.

Avec la débâcle que ce groupe a connue au Proche-Orient, ils sont des milliers d’ex-éléments dans ces rangs originaires d’Afrique à avoir migré au Sahel où la sécurité est mise à rude épreuve. Parmi eux, figurent beaucoup d’experts en fabrication d’engins explosifs improvisés.

C’est dire que la situation est loin d’être sous contrôle et que nos armées doivent avoir une formation très poussée dans ces domaines afin de pouvoir les prévenir.

M D

Source: l’Indépendant

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