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IBK sur le retour d’ATT: «Je vais lui envoyer l’aéronef de la République pour le chercher et le ramener au Mali»

Bamako, – Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé vendredi le retour dimanche à Bamako de l’ex-président Amadou Toumani Touré (2002-2012), en exil au Sénégal depuis cinq ans, après son renversement par une junte militaire.

Il s’agit de la première confirmation officielle par les autorités maliennes des affirmations ces derniers jours de proches d’Amadou Toumani Touré, dit “ATT”, annonçant son retour imminent.

“Le moment est venu de dire à notre jeune frère Amadou Toumani Touré de revenir au Mali. Il a quitté le pouvoir de manière légale”, a déclaré le président Keïta à Bamako lors de la cérémonie de lancement de la Journée nationale des communes.

“C’est pourquoi, au nom du Mali, je l’ai décidé. Je dis: +Mon cher cadet, il est temps de revenir, le climat me semble favorable+”, a-t-il ajouté, précisant qu’il déjeunerait dimanche avec lui à sa résidence.

“Il est temps que nous dépassions les petites passions. Le Mali d’aujourd’hui a besoin de cela”, a estimé le chef de l’Etat.

Général à la retraite élu président en 2002, réélu en 2007, “ATT” avait été renversé le 22 mars 2012 par des militaires qui l’accusaient d’incurie face à la rébellion dans le nord du pays. En avrril 2012, il avait ensuite formellement démissionné puis quitté le Mali le même mois pour Dakar avec sa famille.

Il était menacé d’un procès pour “haute trahison” au Mali, à la suite notamment d’accusations du gouvernement en décembre 2013. Mais l’Assemblée nationale a rejeté en décembre 2016 à une écrasante majorité l’ouverture de= poursuites contre lui.

“Je vais lui envoyer l’aéronef de la République pour le chercher et l ramener au Mali”, a indiqué M. Keïta, soulignant avoir remercié son homologue sénégalais Macky Sall “pour son hospitalité”.

M. Touré a ces dernières années mené une existence discrète à Dakar, n’apparaissant presque jamais en public et ne faisant aucune déclaration.

Le putsch de 2012 a précipité la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg et aux groupes jihadistes liés à Al-Qaïda dans le nord du Mali. Cette vaste région était alors tombée sous la coupe des jihadistes d’abord alliés aux rebelles, qu’ils avaient ensuite évincés.

Ces groupes jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés par une intervention militaire internationale lancée en janvier 2013, à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes.

SourceAFP

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