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Environ mille militaires quittent l’armée de Côte d’Ivoire

C’est une nouvelle qui surprend plus d’un. Près de mille militaires ont décidé de quitter volontairement les rangs de l’armée ivoirienne. Leur départ a fait l’objet d’une cérémonie d’adieu ce jeudi (21 décembre) à Abidjan, la capitale économique de Côte d’Ivoire, plus précisément au camp Gallieni, dans la commune du Plateau. Retour sur ce départ collectif d’une armée sortie à peine d’une guerre civile qui a duré 9 ans, de 2002 à 2011.

Ils sont précisément 991, selon les derniers chiffres connus. Parmi ces candidats au départ, des marins, des soldats de l’armée de terre, des sapeurs-pompiers, et même des membres des très célèbres forces spéciales.

Un départ anticipé qui se paie cher pour l’Etat ivoirien : chaque candidat au départ recevra la coquette somme de 15 millions de francs CFA (environ 24.000 euros) d’ici à la fin 2017. Cela, dans le cadre d’un plan de restructuration pour les 23.000 hommes que compte l’armée de la première puissance économique d’Afrique de l’Ouest francophone.

Franchement, il y a des conditions dans lesquelles on ne peut pas travailler. Si l’armée nous offre une opportunité de partir, il vaut mieux partir que de mal servir.

Cette nouvelle fera certainement grincer de nombreuses dents, quand on se souvient qu’en mai-juin derniers, les mutins de la même armée prenaient les armes contre le régime d’Alassane Ouattara, sur fond de revendications pécuniaires. Ce mouvement d’humeur avait pris forme dans ce même camp Gallieni, avant de gagner le reste du District d’Abidjan et par la suite le pays, dont notamment Bouaké, la deuxième ville de Côte d’Ivoire.

Présent à cette cérémonie, Ahmed Bakayoko, le ministre de la Défense et grand adversaire (selon les indiscrétions) de Guillaume Soro, le président l’Assemblée nationale ivoirienne et ancien chef de la rébellion qui s’est farouchement opposée à l’ex-président Laurent Gbagbo. Les deux hommes, à savoir Ahmed Bakayoko et Guillaume Soro, seraient à couteaux tirés pour la présidentielle de 2020. Mais ça, c’est une autre histoire qui, de toute évidence, se saura en temps venu.

Ahmed Bakayoko a remis de façon symbolique un chèque de 24.000 euros environ aux volontaires au départ pour la vie civile, leur lançant au passage le message suivant : « à tous ceux qui partent, je demande à Dieu tout-puissant de vous établir dans une bonne santé et que Dieu ait sa main protectrice sur vos carrières, sur vos projets, et que vous soyez des succès dans la vie.» Et le ministre de terminer par un « que Dieu vous bénisse, je vous remercie. »

La soif d’une vie nouvelle, d’un désir de renouveau

Parmi les futurs civils, 634 sous-officiers. Nombreux parmi eux estiment avoir tout donné à leur pays en tant que soldats pendant 25 années de service et pensent mériter une vie bien remplie, loin des bruits de bottes.

L’un d’eux témoigne : « après 18 ans de service, vu mon état de santé, j’ai demandé de partir librement et paisiblement. » Et son futur ex-collègue de renchérir, affirmant ceci : « j’ai un métier : je suis chef mécanicien. J’ouvre mon garage et je commence à travailler. »

Un troisième volontaire au départ lui, reste plutôt évasif sur ses projets de retraite : « franchement, il y a des conditions dans lesquelles on ne peut pas travailler. Si l’armée nous offre une opportunité de partir, il vaut mieux partir que de mal servir. Il faut qu’on laisse la relève aux jeunes. Je vais ouvrir une boutique, un magasin, acheter une maison… Il y a plein de choses, donc je vais réfléchir. »

Des inquiétudes pointent leur nez à l’horizon

Selon les informations qui circulent au sein des forces armées ivoiriennes, ces 991 départs ne sont que le sommet visible de l’iceberg. En effet, le gouvernement ivoirien envisage de dégraisser davantage son armée. Il y aurait un nombre pléthorique d’officiers et de sous-officiers, comparativement aux hommes de rang.

Mais cette initiative tombe-t-elle à un bon moment, quand l’on sait que la Côte d’Ivoire sort d’une guerre civile particulièrement brutale, qui a vu la chute du régime de Laurent Gbagbo et dont les plaies n’ont pas encore cicatrisé ?

Aussi, est-il prudent de procéder à une telle restructuration, sachant que les Ivoiriens seront appelés aux urnes en 2020 sur fond de querelles intestines entre le RDR (Rassemblement des Républicains) d’Alassanse Ouattara et le PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) de son allié Henry Konan Bédié ?

Sans oublier Guillaule Soro, l’ancien chef rebelle des Forces nouvelles, qui a des ramifications dans l’armée et à qui l’on prête des intentions présidentielles.

SourceAfrica News

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