Les Maliens aiment leur armée nationale quoi qu’elle fasse, quoi qu’il lui arrive. Fort de ce sentiment le Pouvoir IBK a fait d’elle jusque-là, l’objet de la plus grande manipulation de son règne.
Le budget d’équipement de l’Armée nationale est détourné dans une vague de surfacturation sans précédent. Il a suffi l’adoption d’une loi de programmation militaire sous les oripeaux de laquelle toutes les malversations sont opérées, mais également pour faire croire au peuple que tous les problèmes de l’Armée étaient réglés.
Pendant, ce temps la grande muette se vautre dans son silence opaque dans la gestion de ses ressources et de ses hommes et traverse douloureusement la plus grave crise morale de son existence.
De honte en honte, de mensonge en mensonge, le chef de l’Etat nous annonce après cinq années perdues pour la paix que « nous sommes en guerre ». Et en temps de guerre, il informe le pays que les deux hélicoptères réceptionnés à coup de renforts de publicité « sont encore cloués au sol par faute de maintenance inappropriée ».
A qui la faute ?
Le fils nous répond « les hélicoptères que nous avons achetés ne peuvent plus voler, ça marchait au début mais vraisemblablement on a un problème d’entretien depuis l’achat, je me demande si, on n’a pas été floué à l’achat » Karim Keita, Président de la commission de défense de l’Assemblée nationale.
En vérité c’est le pays qui a été floué, voire trahi en temps de guerre, par ceux qui assument les charges publiques.
Pour ce faire, ils sont susceptibles de subir la rigueur de la loi pour au moins deux infractions prévues dans le code pénale :
– L’infraction d’avoir… détérioré volontairement l’outil de défense nationale »,… faute de maintenance inappropriée » en temps de guerre ;
– l’infraction d’avoir participé à une entreprise de démoralisation de l’Armée caractérisée par les nominations de complaisance d’officiers et de soldats incompétents… à des postes de responsabilité au détriment des plus méritants entraînant une frustration qui nuit à la défense nationale.
Pour ces dernières infractions nous n’en voulons pour preuve, le limogeage des différents ministres de la défense, suite à des massacres de nos soldats et l’impossibilité de leur envoyer des renforts dans tous les cas à temps utiles.
Il en fut de même pour les massacres des populations civiles, à aucun moment les militaires n’ont pu anticiper encore moins envoyer des renforts pour arrêter les tueries. Pendant ce temps des ministres et des généraux sont limogés pour tromper la colère populaire puis promus dans les semaines qui suivent.
Il reste constant que cette sortie de IBK, rend impératif l’audit de tous les contrats militaires des dernières années.
Souleymane Koné
Ancien Ambassadeur
Source: L’Aube