Les Maliens ne cessent de se poser la question, après qu’un président, qui avait des rapports tendus avec son ex-colonisateur, soit tout d’un coup adulé comme un petit dieu. Surement que IBK a compris qu’avec la France, il faut courber l’échine. Que de temps perdu par celui qui a fait croire aux Maliens qu’il n’est pas un homme à trimbaler, un homme qui reste « droit dans ses bottes ».
IBK a été reçu à la même enseigne que les rebelles, superbement hissés à son niveau. Il a été à la même hauteur que les hommes qu’il avait juré de ne pas côtoyer à la même table. Voilà que le président malien vient d’accepter ce qu’il avait refusé après l’accord de Ouaga, qui a permis d’organiser des élections dont il est le produit.
Il s’est engagé, comme il est arrivé à l’affirmer aux Nations-Unies, à exécuter « sans malice » ce qui a été convenu dans les accords d’Alger. L’on comprend aisément que le président du Mali sera prêt à proposer sans tarder au peuple Malien les reformes institutionnelles sans lesquelles les accords resterons lettres mortes.
L’argent proposé par la France n’est pas la seule panacée pour que le régime d’IBK engage le pays dans un véritable processus de paix et de réconciliation. Cette manne financière est infime pour aller à une véritable cohésion nationale. Encore faudra-il inculquer une dose de culture de bonne gouvernance, dans les veines mafieuses. Les reformes institutionnelles s’avèrent importantes pour se glorifier d’une simple visite d’Etat qui n’a d’autre but que de s’engager solennellement devant Dieu et les hommes.
Car la France n’avait plus confiance à IBK qui faisait comme le disait l’autre « un pas en avant deux pas en arrière ». Au-delà de l’accueil en grande pompe pour aplanir les différences d’approches de la gestion de la crise du Nord, on peut dire sans se tromper qu’IBK s’est engagé à exécuter sans murmures les engagements pris à Alger. Cet engagement du président Malien est donc le point de départ de la mise en œuvre de l’accord. La présente visite d’Etat a valeur de prestation de serment devant ‘’Papa Hollande’’, peut-on dire. Wait and see.
Fakara Faïnké
B. Daou
source : Le Républicain