Les Ministères de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, de l’Education Nationale et de la Culture en collaboration avec l’association Ginna Dogon ont organisé le samedi 24 mars dernier à l’Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako, une journée d’hommage national à l’écrivain Yambo Ouologuem. C’était au cours d’une cérémonie qui a enregistré la présence de la famille du défunt, ses amis et anciens collaborateurs.
Présent à cette cérémonie, le Maire de la commune de Kalabancoro a dans son intervention, rappelé la vie et les œuvres de l’illustre disparu. Pour lui, Yambo Ouologuem restera un grand baobab pour toute l’humanité. Car 50 ans après sa publication, son célèbre roman, ‘’le devoir de violence’’, dessine une vaste fresque d’un royaume africain imaginaire du 13ème au 19ème siècle.
Après lui, il y’a eu plusieurs témoignages sur la vie, le parcours de l’homme, sa vision, ses aspirations. Pour eux, mieux vaut tard que jamais. Et la réédition des œuvres de Yambo Ouologuem était, aux yeux de beaucoup, une façon de lui rendre hommage ou justice. Car l’écrivain n’a pas eu la reconnaissance qu’il méritait.
Pour Hamidou Ongoïba, vice-président de Ginna dogon, aucune Avenue, aucune rue, aucun Boulevard, aucune université ou faculté ne porte son nom. Ce qui montre encore une fois à quel point, le leadership tue au Mali. Or pour lui, c’est le seul moyen de faire connaître celui dont les étudiants ignorent tout aujourd’hui, celui dont on parle peu et qui reste inconnu pour beaucoup de personnes dans la jeune génération.
« Il y a une vieille vérité qui dit que les idées ont la vie dure. C’est pourquoi, les idées de Yambo Ouologuem resteront et continueront d’éclairer. Ses talents littéraires, qui continuent de fasciner, ne seront jamais démentis », a-t-il indiqué.
L’ancien président de l’Assemblée Nationale du Mali, Pr Aly Nouhoum Diallo, dira que Yambo est l’une des plus bellesplumes francophones. Selon lui, l’enfant de Bandiagra a écrit trop tôt, avec trop d’audace, sans doute trop sûr de lui.
La ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Mme Assetou Founè Samaké Migan a abondé dans le même sens. Selon elle, Yambo Ouologuem était en avance sur son temps pour avoir été le premier romancier africain à recevoir le prestigieux prix Renaudot en 1968 pour son premier roman ‘’le devoir de violence’’. Et cela, « à une époque où les noirs étaient plus accompagnés vers les bouches d’égout que les marches de podium ».
A en croire la ministre, il a dénoncé le rôle que les noirs eux-mêmes ont joué dans l’esclavage. Il s’agit d’une sorte de tour d’horizon de l’histoire de l’Afrique, la traversée par la violence, le cannibalisme, le viol, l’esclavage, une société où règne la loi du plus fort.
Par ailleurs, elle a lancé un appel au monde intellectuel de tout faire pour redonner à Yambo Ouologuem, toute la place qu’il mérite afin qu’il serve de repère pour les générations futures.
Solo Minta
Source: Le Sursaut