La nomination de Monsieur Abdoulaye Idrissa Maïga en qualité de Premier ministre intervient dans un contexte social tendu et une asphyxie du secteur de la santé et de l’éducation par les centrales syndicales.
À très court terme, il faudra donc répondre aux revendications qui pleuvent et aux énormes attentes des Maliens. À moyen et long termes, le nouveau Premier ministre sera également très attendu dans la mise en œuvre du processus de paix, l’insécurité qui sévit, la reprise économique, l’organisation du référendum constitutionnel ainsi que les élections de cercles et régionales. Il n’aura donc pas une longue période de grâce.
Mais c’est sur le plan politique qu’il n’y aura plus d’excuses. AIM devrait avoir les mains libres avec sa Majorité car il faut tout de même noter que ce choix répond à la demande répétée du RPM d’occuper ce poste. Le nouvel occupant de la Primature devrait donc bénéficier de tout le soutien de ses camarades pour réussir dans sa mission.
En effet, même si des tendances peuvent exister, les cadres du parti présidentiel doivent tous comprendre qu’à compter de cette nomination, c’est véritablement le RPM qui est au pouvoir. Il n’y aura aucune excuse valable. Le RPM est mis au test qu’il a tant souhaité du président Keita et sera suivi de très près par le peuple malien et l’opposition politique.
Cette prise de conscience sera-t-elle suffisante pour pousser toute la Majorité à remettre le pays au travail ? Nous verrons. Pour ma part, après tout ce que j’ai pu voir, je ne suis pas très optimiste. Mais encore une fois, nous verrons notamment en observant l’équipe qu’il va former.
Cheick Oumar DIALLO
Source: Le Reporter