Incolore, insipide, soluble dans l’eau, la gomme arabique selon les spécialistes de la matière, est un puissant agent de texture, épaississant et stabilisant. Elle est surtout utilisée dans les industries agroalimentaire, pharmaceutique, cosmétique, textile, céramique, dans la fabrication des tapis et des feux d’artifice. La demande mondiale est largement supérieure à l’offre. Admise comme un produit bio dans l’Union européenne et aux États-Unis, la gomme arabique est incontestablement une richesse naturelle.
« Si la gomme arabique d’Afrique est de bonne qualité celle de Kayes est encore la meilleure de toutes », assure un haut responsable d’un service intervenant de la filière. C’est donc la ville de Kayes qui a été choisie pour le lancement de la campagne de commercialisation.
La région de Kayes est considérée depuis l’époque coloniale comme une zone de production par excellence avec un circuit de commercialisation développé par les grandes compagnies commerciales françaises. Le ministère du Commerce et de l’Industrie, à travers l’Unité de mise oeuvre du Cadre intégré, a choisi le samedi 23 janvier pour procéder au lancement officiel de la campagne de commercialisation de ce produit très prisé dans les grandes industries.
La cérémonie présidée par Lansina Togola, conseiller technique au ministère du Commerce, s’est déroulée en présence du directeur de cabinet du gouverneur de la Région de Kayes, Méissa Fané, du coordinateur du Projet cadre intégré, Mohamed Sidibé, et de plusieurs producteurs venus des régions de Kayes, Koulikoro Ségou et Mopti.
La rencontre a permis aux acteurs du secteur de disposer de statistiques pour mesurer la contribution de la filière à l’économie nationale, quantifier les volumes de transactions, suivre l’itinéraire technique de la gomme arabique du Mali pour asseoir surtout le label Mali. Le représentant du ministère a profité de l’opportunité pour exhorter les producteurs et collecteurs s’organiser et à collaborer dans des sociétés coopératives. Dans cette même dynamique, les services techniques des Eaux et forêts seront dotés d’équipements adéquats pour le contrôle de l’itinéraire technique de la gomme.
Le projet de renforcement des capacités productives et de commercialisation de la filière gomme arabique, selon Mohamed Sidibé, le coordinateur du projet Cadre intégré, est un projet structurant avec plusieurs impacts attendus comme la réduction de la pauvreté par le commerce, l’impact environnemental et climatique par la préservation des sols et la plantation de plus 10 000 gommiers, l’impact social par la réduction de l’exode rural vers les zones urbaines et l’autonomisation des femmes rurales.
Avant la cérémonie de lancement de la campagne de commercialisation, les officiels ont visité l’unité de nettoyage, de granulométrie et de concassage des produits du sud à Sandaré et quelques champs de gomme arabique.
O. NIANE
AMAP-Kayes
source : Essor