Le maire de la Commune VI du District de Bamako, Boubacar Keita, semble dépassé par la gestion des ordures dans sa commune. En tout cas, c’est l’avis des Groupements d’intérêt économique (GIE) de sa commune qui malgré leurs demandes incessantes, la mairie ne parvient pas à dégager un dépôt de transit d’ordures dans la commune. Et pour couvrir cette incompétence, le maire ne cesse de tenir des propos discourtois, à la limite « arrogants » lors de ses rencontres avec les responsables des GIE d’assainissement de la CVI.
Considérée comme la plus grande et la plus peuplée des Communes du District de Bamako, avec une douzaine de quartiers et plusieurs bidonvilles à ses environs, la Commune VI du District de Bamako, à l’instar des autres Communes de la capitale malienne, est aujourd’hui confrontée à un problème de dépotoir de transit d’ordures. Et pour couvrir son incompétence à gérer cette situation, le maire de la Commune VI, Boubacar Kéita, tient des propos « arrogants » lors de sa rencontre avec les GIE de la commune.
La dernière rencontre des deux parties remonte précisément au 16 juillet dernier, lorsque les GIE, après une rencontre avec la direction de l’Aéroport qui leur avait interdit de déverser désormais les ordures dans les zones aéroportuaires.
Ainsi les GIE, n’ayant plus de dépôt de transit pour les ordures, et très remontés, ont pris d’assaut, le vendredi 16 juillet, la devanture de la mairie de la Commune VI avec des bennes remplies d’ordures pour interpeller les collectivités face à l’urgence.
« Nous sommes ici à la mairie pour remettre au maire ses déchets, produits par la population. Nous sommes ses ouvriers. S’il nous montre un dépôt de transit, nous allons continuer à travailler » a lancé Bamadou Sidibé, président du Collectif des GIE intervenant dans l’assainissement du Mali (COGIAM), non moins président du GIE Magnambougou Sania.
Fuyant ses responsabilités, le maire Keita refusant de les recevoir, et par personne interposée, aurait-il déclaré : « Tant qu’ils restent à la mairie avec les ordures, je ne les recevrais pas ».
Après l’évacuation de ces bennes chargées d’ordures, il est venu enfin les rencontrer. Faisant fi de cet adage malien : « Si tu n’as rien à donner, donne de belles paroles », le premier responsable de la Commune VI, avec un ton gravé menace : « Vous pensez que vous pouvez me menacer avec ces ordures. Non, vous avez tiré balle à terre. Je ne suis pas de genre à être menacé de la sorte. Ce n’est pas en emmenant des ordures ici que vous allez avoir une solution à cette crise », aurait-il affirmé.
En réponse à une des préoccupations d’un chef de GIE à savoir, comment fera la population si eux ils n’arriveront pas à les débarrasser des ordures ; le maire aurait répondu : « Qu’elle gère ses ordures ».
A cette attitude peu catholique, les responsables des GIE demandent l’implication de tous, surtout le ministre de l’Environnement, de l’assainissement et du développement durable afin de trouver une solution définitive à ce problème qui perdure.
Venu à la tête de la mairie de la CVI dans un contexte complexe en remplacement de Alou Coulibaly, le maire Boubacar Keita, contrairement à l’une de ses missions régaliennes, qui est l’assainissement de sa commune, contribuerait à sa dégradation, par sa non-considération aux structures chargées de ramassage d’ordures ménagers qui continuent à réclamer un dépotoir de transit d’ordures.
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