Déterminé à trouver les voies et moyens pour réduire, de façon significative, le stress électrique en 2017, le ministre de l’Énergie et de l’eau, Malick ALHOUSSEINI, dans le cadre de ses activités de prise de contact, a visité, vendredi dernier, successivement la centrale thermique de la SOPAM-Energie, celle de Dar-Salam, et le Centre national de conduite (CNC).
Objectifs : faire l’état des lieux des services techniques d’EDM sur les actions à réaliser afin de faire face au déficit énergique. La visite visait aussi à s’enquérir des conditions de travail et de vie des agents afin d’apporter des correctifs nécessaires à la limite du possible.
La SOPAM bientôt rétrocédée à EDM
La délégation ministérielle, composée des membres du cabinet et des responsables de la société Énergie du Mali (EDM), notamment son directeur général, Mahamadoun GUINDO, s’est rendue à la Centrale thermique privée SOPAM-Energie, sise à Sirakoro, appartenant à l’opérateur économique burkinabé Mohamed Panguéba SOGLI, d’où elle tire son nom. La délégation, qui a eu droit à une visite guidée des installations, a été accueillie par le directeur général de la centrale, Falaye SISSOKO et son personnel.
Ici, la centrale qui compte 5 groupes est à l’arrêt. Car la concession est finie depuis le 26 mai 2016. L’État malien a repris la centrale qui va être rétrocédée à EDM-SA.
Au cours de cette visite, le ministre a donné des instructions à l’EDM pour procéder à la réhabilitation de cette centrale.
Le ministre ALHOUSSEINI dit espérer que tout sera mis en œuvre pour que d’ici à 2017 elle fonctionne. Car a noté le ministre, la SOPAM-Energie apporte une puissance garantie de 40 Mégawatts.
Inaugurée en octobre 2010, la capacité de production de la centrale était de 56 Mégawatts, contribuant pour 25 à 30 % de la production du réseau interconnecté de l’Énergie du Mali.
La mue de la centrale de Dar-Salam
Après la SOPAM-Energie, le ministre Malick ALHOUSSEINI et sa délégation ont visité la centrale thermique de Dar-Salam, l’une des plus vieilles de Bamako et de notre pays, qui abrite les installations de production d’EDM et AGGREKO.
Le parc de production d’EDM à Dar-Salam a une puissance installée totale de 36,6 MW et se compose de 2 groupes de 6 MW chacun ; une Turbine à combustible d’une puissance de 24,6 MW.
Le site comporte également un poste source 30/15 KV avec 2 transformateurs de 20 MVA chacun ; un poste de 30 KV et 15 KV ; un parc de stockage de combustible d’une capacité totale de 3 222 m3.
Par ailleurs, il convient de signaler que la centrale de Dar-Salam, qui date de 1953, est en extension avec un projet d’installation de 3×5 MW. Ceci porte sa puissance totale installée à 51,5 MW.
Selon le ministre, une tribune à combustible qui n’est pas fonctionnelle. Aussi, a-t-il fait savoir, il y a des actions de révision générale qui auraient dû être réalisées, depuis 2013. Ce travail n’a pas été possible faute de moyens financiers. Ce travail sera programmé dans le plan d’actions prioritaires et sera réalisé en 2017 pour qu’elle soit disponible en 2018.
Quant aux installations d’AGGREKO, elles se composent d’une centrale de 20 groupes pour une puissance totale installée de 18 MW. En effet, la puissance contractuelle garantie est de 16,92 MW dont l’évacuation se fait à travers 2 lignes de 15 KV reliant la centrale au poste 15 KV d’EDM-SA.
Le CNC : le nerf du système électrique interconnecté
Le chantier du Centre national de conduite sera le nerf du système électrique du réseau interconnecté du Mali. C’est-à-dire, à partir du CNC, on peut gérer l’ensemble du réseau, à travers des opérations de supervision, mais aussi de manœuvre. En effet, à partir d’ici, il est possible de commander des équipements à distance. Ce qui permettra à l’EDM-SA de mieux exploiter le réseau et de gagner du temps en termes d’interventions et de distributions. Puisqu’aujourd’hui, le réseau est géré de façon manuelle, parfois elle ne sait même pas s’il y a un incident quelque part, à moins qu’elle ne soit appelée par des citoyens pour signaler une panne. Désormais avec le nouveau système en cours, il sera possible de voir tout à partir d’une salle de commande. Il y a le bureau central de dépannage qui est prévu et un centre d’appel pour pouvoir réagir très rapidement aux demandes d’intervention des clients.
En tout cas, ce projet permettra à EDM-SA d’améliorer substantiellement son temps d’intervention et d’exploitation du réseau électrique malien. Car tout le système de réseau interconnecté du Mali peut être commandé à partir de ce Centre national de conduite.
Notons que le marché de construction du CNC, attribué à ALSTROM GRID SAS pour un montant de 9 836 715 449 FCFA pour un délai de 18 mois (2014) accuse un retard de 18 mois, dû à des questions d’insécurité, et techniques (conception des plans.
En effet, les exigences sécuritaires de certains experts techniques expatriés ont parfois pris du temps à trouver de solutions. En tout cas, les techniciens français ont donné l’assurance au ministre d’achever les travaux d’ici à la fin de 2016. Quant au rythme d’avancement du chantier, il était satisfaisant.
À l’issue de la visite, le ministre Malick ALHOUSSEINI s’est dit satisfait de la qualité des ressources humaines. Pour lui, il est important de savoir qu’au niveau de la direction générale d’EDM-SA il y a un personnel de qualité qui est disponible. Cependant, dira le ministre, il y a un problème d’investissement qui ne date pas de maintenant, mais auquel il faut faire face.
En tout cas, il a promis, dans l’immédiat, que tout sera mis en œuvre pour que la période chaude (pointe) de 2017 soit gérée pour que les populations de Bamako et du Mali en général ne puissent pas sentir moins le stress électrique. Au ministre de rappeler que sa mission, conformément aux orientations et instructions du Président IBK, est d’assurer le service public d’eau et d’électricité sur l’ensemble du territoire national.
Par Sékou CAMARA
Source: info-matin