Depuis 2011, notre pays peine à faire véritablement face aux difficultés qui entachent le secteur gazier. Il s’agit notamment des difficultés qui sont liées à la soutenabilité du crédit budgétaire alloué à la prise en charge du différentiel de prix que l’État doit payer aux gaziers. Pour éviter d’éventuel désagrément, entraînant une rupture du Gaz butane au Mali, M. Boucadary Doumbia, Directeur Général du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence (DGCCC), attire l’attention des plus hautes autorités du Pays.
Si rien n’est fait, cette situation récurrente d’année en année risque de compromettre le développement du secteur gazier de notre pays. D’où l’urgence de prendre au plus vite des dispositions idoines, pour remédier à ce problème’’, signale le DG de la DGCCC, M. Doumbia. Et d’expliquer que l’État, à travers l’Agence Malienne pour le Développement de l’Energie Domestique et de l’Electrification Rurale (AMADER), accorde une subvention budgétaire à la consommation du gaz butane contenu dans des bouteilles de B6 et B3 à travers une dotation budgétaire annuelle d’environ six (6) milliards FCFA.
‘’En vue de trouver une adéquation entre la subvention annuelle logée à l’AMADER et la consommation annuelle de gaz, de lutter contre la fraude sur la quantité et le non respect des prix plafonds fixés, le Gouvernement, a décidé d’instituer des cahiers de charges obligeant les opérateurs gaziers au respect des engagements’’, précise-t-il.
Il faut rappeler que l’AMADER, à l’issue d’un processus participatif regroupant les structures techniques des départements ministériels concernés, sous l’égide du Ministère de l’énergie a demandé de revoir le mécanisme de gestion qui doit tenir compte désormais : Des besoins nationaux ; De la capacité réelle de chaque centre emplisseur ; De l’enveloppe budgétaire allouée à l’AMADER ; De la structure des prix en ajustant certains postes, notamment la marge bénéficiaire.
D’ailleurs, c’est sur cette base que les opérateurs gaziers ont été soumis à la signature d’un cahier de charges, pour des quantités contractuelles correspondant à la moyenne des importations réalisées par chaque centre emplisseur pendant les trois dernières années à 2017 ; 2018 et 2019.
En exécution de cet engagement, la commission de suivi du mécanisme de fixation des prix des produits pétroliers pilotée par l’ONAP est parvenu à une diminution de l’ordre d’environ 590 FCFA.m/kg de gaz.
Pour ce qui concerne la campagne 2020, force est de reconnaitre, qu’environ 65% des quantités contractuelles allouées ont d’ores et déjà été effectivement importées et mises à la consommation.
Au regard de la situation sociopolitique du pays, l’importation de la quantité restante s’effectue timidement. Aussi, à la date d’aujourd’hui, aucune rupture n’a été constatée au niveau des revendeurs. Toutefois, il appartient aux autorités compétentes, notamment à l’AMADER d’anticiper en procédant à une rallonge budgétaire afin de pouvoir couvrir d’éventuel décalage de consommation.
Il est important de rappeler que la DGCCC ne gère pas la subvention. Elle a pour mission de s’occuper uniquement de la surveillance des prix plafonds fixés et de la lutte contre la fraude. La subvention du Gaz relève exclusivement de l’AMADER.
Drissa Kantao,
Source: Le Confident