Une crise majeure est en voie de se dessiner au sein du Parti du Président I.B.K, suite au limogeage de son ex super-ministre, Secrétaire Général et cheville ouvrière du Parti, Dr. TRETA.

La raison évoquée par les observateurs de la scène politique est qu’il lorgnait avec trop d’engouement le fauteuil de Premier Ministre.

Rappelons que I.B.K. aujourd’hui Président de la République et Dr. TRETA sont tous des anciens cadres de l’ADEMA-PASJ depuis sa création le 25 Mai 1991. La différence entre les deux personnes est que le Dr. TRETA a participé à la révolution de Mars 1991 en tant qu’un des organisateurs de ladite révolution tandis que I.B.K. était à GAO comme représentant de Terre des Hommes, une O.N.G Italienne peu soucieuse de l’avènement de la démocratie au Mali.

Sentant I.B.K. trahi par Alpha Oumar KONARE à travers le congrès extraordinaire et sa révocation du poste de Premier Ministre, le Dr. TRETA, en tant que Secrétaire Général de l’ADEMA-PASJ a abandonné le navire ADEMA-PASJ pour venir au secours d’I.B.K. malgré l’insistance d’Alpha à rester à l’ADEMA.

Arrivé à Alternative 2002, association politique chargée de mettre en place les structures d’un futur parti politique pour soutenir I.B.K. à devenir Président de la République après Alpha Oumar KONARE, Dr. TRETA a été la cheville ouvrière de la mise en place du Rassemblement Pour le Mali (RPM) créé le 30 juin 2001. Pétri par ces luttes politiques menées très souvent au détriment d’une carrière professionnelle, Dr. TRETA sait d’où il vient et où il va. Tel semble ne pas être le cas pour I.B.K., même avec le rang de Président de la République.

Si I.B.K avait participé aux luttes politiques avant et après 1991 à la base, si I.B.K était allé dans les cercles, les arrondissements, les villages et hameaux chercher des militants, il allait de  nos jours reconnaitre la valeur  des militants et des structures de son parti politique, le RPM, qui l’a soutenu avec détermination pendant treize ans avant qu’il ne soit à ce poste en 2013.

Même s’il pense que c’est la junte militaire, le régime socialiste de François Hollande et les religieux qui l’ont élu, c’est quand même le RPM qui l’a choisi comme son candidat et l’a soutenu dans ce sens.

Dr. TRETA a une grande carrière dans la lutte politique. Il a, de par sa participation aux luttes clandestines pour le multipartisme, au moins gagné cette première lutte pour la démocratie. C’est ce qui a manqué à  I.B.K. Il était en dehors de cette première lutte à l’époque pavée d’incertitudes, périlleuse, car elle a souvent imposé à toutes les nations qui l’ont livrée et en sont sorties victorieuses de lourds sacrifices. S’il y’avait des distinctions honorifiques à décerner pour l’avènement de la démocratie au Mali, Dr. TRETA devrait en avoir la médaille d’or. Le nom d’I.B.K figurerait certainement dans celles du mérite national avec effigie abeille, une médaille dont la valeur est bien en dessous de la médaille d’or.

Après la victoire d’août 2013 qui a vu l’élection d’I.B.K à la tête de l’Etat, la deuxième lutte qui restait pour le Dr. TRETA était la lutte à l’intérieur de la démocratie. Dans cette lutte les acteurs impliqués acceptent normalement l’ensemble des règles avec un esprit démocratique et patriotique. Dans ce cadre, personne ne triche ni ne joue sciemment à vider de leur substance les règles même si le respect de ces dernières menace ses intérêts personnels directs.

I.B.K a trahi avec ses règles en disant que ce n’est pas le RPM qui l’a élu, qu’aucun parti politique non plus. Et c’est justement là où réside la frustration du DR. TRETA, des membres du bureau politique national du RPM et de la classe politique. C’est ce qui, en partie, a motivé le limogeage de l’homme soupçonné d’être aujourd’hui un agitateur contre les intérêts d’I.B.K. et famille pour l’élection présidentielle de 2018.

La lutte à l’intérieur de la démocratie est prise en otage par I.B.K. et son nouveau clan, ceux-là même qui n’étaient pas là au commencement. L’alternance politique avec la venue du RPM, un des partis supposés de l’opposition pendant les dix ans d’ATT, avait été un immense espoir et l’avènement de la vraie démocratie. Le sentiment de fierté du RPM et du Peuple malien a tourné, en l’espace de deux ans, au désespoir et à la désillusion. L’inquiétude s’est installée chez l’ensemble de la population malienne. Les sections, les sous-sections, les comités doivent aider le Secrétaire Général du RPM à gagner la lutte contre la démocratie frelatée dans le parti.

C’est désormais à cette tâche que toutes les structures sont appelées avec conscience. Le prochain Congrès est le lieu indiqué pour amener le Dr. TRETA à la tête du Parti, si le RPM veut rempiler pour un second mandat en 2018. Comme le disait le Président de la Cour d’Assise qui a jugé le Général Moussa TRAORE : « Que la Cour est suffisamment informée », de même nous vous disons que les structures du RPM sont suffisamment informées pour la suite avant la tenue du congrès en mars 2016.

Seydou DIARRA      

Source: CARREFOUR