Les pessimistes doivent désormais se retenir et revenir à de meilleurs sentiments. La marmite du front social doit attendre pour bouillir. Après plusieurs semaines de négociations, le gouvernement malien et la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali(CSTM) se sont retrouvés sur une même longueur d’onde. En effet, les deux parties sont parvenues à un accord. Sur les 38 points de revendications, 21 ont fait l’objet d’un accord, 6 points d’accords partiels et 11 points de désaccords. Le bilan est largement satisfaisant pour ne pas fumer le calumet de la paix. C’est sur cette conclusion positive que le Gouvernement et la CSTM ont procédé à la signature d’un protocole d’accord. C’était le vendredi 13 mars dernier au ministère du Travail.
Ladite cérémonie sonnant le glas de deux longs mois de négociations entre le gouvernement malien et la Centrale Syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM) s’est déroulée le 13 mars dernier au Ministère malien du Travail, de la Fonction publique et de la Reforme de l’Etat sous la présidence de son Ministre Madame Diarra Raky Talla en présence de son homologue M. Boubou Cissé, ministre des mines, de M. Mamadou Sidibé président du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM), de M. Tierno Moctar Ly Secrétaire général adjoint de la CSTM et les membres de la commission de négociations.
Pour mémoire : la CSTM que dirige son secrétaire général M. Ousmane Amion GUINDO avait déposé une pelle de revendications sur la table du gouvernement au mois mai 2014. Les négociations proprement dites ont démarré, le 06 janvier 2015. Il a fallu donc attendre deux mois pour que les parties parviennent à un accord qui s’avère à n’en pas douter satisfaisant.
Points de revendications
En effet, sur les 38 points dont 21 points ont fait l’objet d’un accord, 6 points partiels et 11 points de désaccords. Les points de revendications étaient entre autres, le respect des conventions 87 et 98 de l’OIT, la relecture des textes relatifs à la restriction des postes du Mali, l’annulation des mutations des membres élus dans les comités du Syndicat de la Police Nationale(SPN) et leur redéploiement, l’intégration de tous les enseignants des collectivités dans la seule fonction publique de l’Etat, l’augmentation du Salaire Minimum Interprofessionnel Garantie (SMIG), l’augmentation de 20% de la valeur indiciaire et l’augmentation générale des salaires à hauteur de 20%.
Dialogue social dans la courtoisie
C’est dans ce contexte que gouvernement du Mali, le Conseil National du Patronat Malien (CNPM) et la CSTM ont procédé, le 13 mars dernier à la signature d’un protocole d’accord. Une occasion pour le ministre Madame Diarra Raky Talla d’apprécier à juste titre le climat dans lequel s’est déroulé les négociations. « Nous voici au terme d’un exercice de dialogue social, de négociations entre partenaires qui s’est déroulé dans la courtoisie et le plus grand respect mutuel », s’est-elle-félicitée.
Avant de renchérir par la suite que les discussions seront permanentes. « Pour notre part les discussions ne sont pas fermées.», a-t-elle déclaré.
Pour ce qui concerne les points de désaccords, le Ministre Diarra a assuré de l’engagement de son département pour une bonne exécution du procès verbal paraphé par les deux parties.
De son coté, le Président de la C.N.P.M, M. Sidibé a remercié les négociateurs. Pour lui, « un bon syndicaliste est celui qui donne voix au chapitre, l’écoute. Celui qui négocie au quotidien pour pouvoir gagner un peu plus. Nous sommes ouverts au dialogue », a-t-il laissé entendre.
Le représentant de la CSTM, M Ly a abondé dans le même sens. Il a exprimé toute l’ardeur de sa disponibilité. « Notre volonté la plus ardente est et restera que ces points d’accords soient un acquis définitif pour tous et que leur application ne pose plus d’autres problèmes ».Aussi, a-t-il indiqué la mise en place d’une commission de suivi composé du gouvernement, du CNPM et de la CSTM.
Points de désaccord
Quant aux points qui font l’objet de désaccords, M. Moctar Ly, a affirmé qu’ils sont relatifs au droit. Ce sont entre autres le Respect des arrêts de la Cour Suprême, l’Intégration des anciens à la fonction publique de l’Etat pour ne citer que ceux-là.
La cérémonie a pris fin par la signature de la convention entre le ministre Diarra Raky Talla, le président du CNPM, M. Mamadou Sidibé, et le représentant de la CSTM, M. Ly.
Rappelons que la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) que Hamadoun Amion Guindo dirige est la 2ème centrale syndicale malienne après l’UNTM. Créée les 27 et 28 avril 1998, elle s’est fixée comme objectifs la défense des intérêts matériels et moraux de ses membres, des libertés démocratiques et pluralistes. Participer à l’organisation et à la promotion du monde du travail et le secteur informel est aussi un devoir pour la CSTM.
B.COULIBALY
Source: L’Agora