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Franc CFA : l’Afrique centrale aussi presse le pas

DÉBAT. Après les pays de la zone franc d’Afrique de l’Ouest, c’est au tour de ceux d’Afrique centrale de questionner le mécanisme de leur monnaie.

Par Le Point Afrique

L’avenir du franc CFA se joue-t-il à Yaoundé  ? La question mérite d’être posée alors que les dirigeants des six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac), réunis en sommet extraordinaire dans la capitale camerounaise vendredi et samedi, ont annoncé leur volonté d’une part de faire évoluer le franc CFA et d’autre part de disposer d’une monnaie commune stable et forte. Ce n’est pas la première fois que les six États d’Afrique centrale évoquent l’avenir de la monnaie héritée de la colonisation.

Les pays de la Cémac redécollent-ils  ?

Mais cette fois, le contexte économique de la zone a évolué. Après plusieurs années de récession et de croissance négative, sous l’effet du contre-choc pétrolier de 2014, la zone Cémac connaît un regain d’activité, tablant sur une hausse du PIB de 3,3 %. Ses performances restent toutefois en deçà des 6,6 % de croissance des voisins d’Afrique de l’Ouest, membres de l’Uémoa (Union économique et monétaire ouest-africaine) qui utilise un autre franc CFA. La monnaie, utilisée par 14 pays d’Afrique de l’Ouest et centrale pour un total de 155 millions d’habitants, est indexée sur l’euro et convertible avec la monnaie européenne. Les États utilisateurs doivent déposer 50 % de leurs réserves en France.

L’avenir du franc CFA en question

Les six dirigeants présents au sommet de Yaoundé convoqué par le président Paul Biya ont examiné « la coopération monétaire avec la France (et) décidé d’engager une réflexion approfondie sur les conditions et le cadre d’une nouvelle coopération », explique un communiqué final. « À cet effet, ils ont chargé la Banque des États d’Afrique centrale (Béac) de proposer dans des délais raisonnables un schéma approprié conduisant à l’évolution de la monnaie commune », le franc CFA, ajoute-t-il. Dans le texte, les dirigeants ont « réaffirmé leur volonté de disposer d’une monnaie commune stable et forte ».

Si le communiqué ne précise pas la nature de l’évolution, le président tchadien a évoqué sur les antennes de la télévision camerounaise la sortie de la monnaie. « Demain, quand nous sortirons du franc CFA, nous appartiendrons à un seul (cadre monétaire) », a-t-il affirmé. « Nos partenaires français sont ouverts à tous les dialogues possibles avec nous. Les institutions de la Cémac et la Béac ont été chargées de négocier, pas dans la précipitation », a-t-il assuré. « Nous ne devons pas être (liés aux) anciennes puissances coloniales », a pour sa part affirmé le président équato-guinéen.

Dans un dossier de presse, la présidence camerounaise avait écrit que « la monnaie héritée de la colonisation (le franc CFA) divise les économistes et les chefs d’État de la zone franc ». Cette monnaie « est présentée par de nombreux experts en finances comme un frein au développement », avait-elle ajouté.

Dans une allocution à l’issue du sommet, Paul Biya a estimé que la politique monétaire en cours en Afrique centrale « a permis jusqu’à présent d’assurer la stabilité financière de notre sous-région ». « Il y a toutefois lieu de rester flexible à toute proposition de réforme visant à consolider son action », a-t-il préconisé.

Au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa), certains officiels ont ouvertement pris position en faveur du remplacement du franc CFA par une autre monnaie. En Afrique centrale, les dirigeants étaient jusqu’à présent plus réservés sur la question. « Les présentes assises nous donnent à nouveau l’occasion d’échanger et d’arrêter des mesures complémentaires pouvant consolider le redressement économique de notre sous-région », a déclaré Paul Biya.

Un agenda pas si simple

Le sommet de Yaoundé était consacré notamment à la situation économique des pays de la Cémac que sont le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad. Des pays pour beaucoup sous assistance du FMI à la suite de la conférence de Yaoundé, en décembre 2016.

 

Source: lepoint

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