2016 a été une année charnière pour la mise en oeuvre de l’Accord issu du processus d’Alger.
En effet, la signature de cet accord a été un tremplin important pour un règlement politique de la crise sécuritaire au nord du pays. Cependant, les dissensions et observations qui ont prévalu au sein de la classe politique et de la société civile avant sa signature ne se sont pas estompées et ont constitué des interrogations fragilisant ainsi son processus de mise en oeuvre.
L’absence d’un projet politique commun de sortie de crise a été comblée par un accord signé (entre les autorités maliennes et les parties belligérantes) avec d’énormes défis.
Parallèlement à cette situation difficile, le contexte politique déjà fragile à cause de la situation sécuritaire n’a pas bénéficié de circonstances favorables pour l’organisation des élections. En effet, la controverse juridique suscitée par l’existence de deux lois électorales a été une source d’interrogations et d’hésitations mettant à la fois les autorités en difficulté et les acteurs politiques dans l’expectative.
Un autre aspect important a concerné la crise de confiance entre les partis politiques et les populations dans l’élaboration de l’offre politique, l’agenda des élections communales, l’installation des autorités intérimaires qui devraient être organisés pour terminer la mise en place d’institutions légitimes.
C’est dans ce contexte que la fondation Centre malien pour le dialogue interpartis et la démocratie (CMDID) a tenu son assemblée générale ordinaire. C’était le mercredi dernier au centre Aoua Kéita sous la présidence de Boubacar Sandinan Camara. Le Dr Moumouni Soumano en assurait la modération. L’assemblée générale ordinaire est l’instance suprême de la fondation CMDID. Elle est une disposition statutaire qui se tient une fois par an et qui permet à ses membres de s’enquérir de l’évolution de la plateforme politique et formuler des mesures nécessaires à la bonne conduite de ses actions.
Il est important de relever quelques contributions notoires que la classe politique a apportées au processus démocratique malien à travers la fondation.
Le CMDID, de l’avis de Boubacar Sandinan Camara, a contribué au raffermissement du dialogue politique autour des questions d’importance nationale dont la mise en oeuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger, l’amélioration de la loi électorale, l’appropriation de la loi n° 052 pour le genre, l’initiation des débats démocratiques sur des thématiques nationales, l’éducation civique, la participation électorale et enfin l’évaluation des communales.
L’occasion était bonne pour le président de la fondation de remercier tous les partis politiques membres pour leur soutien constant aux activités de la plateforme. Au cours de cette assemblée générale, le directeur exécutif Soumano a souligné ce qui a été réalisé ensemble durant 2016 et annoncé l’examen des orientations de 2017, notamment le plan d’action et le lancement du site web. Selon lui, la fondation souffre de sa forte dépendance des bailleurs de fonds extérieurs. Des actions concrètes pour renforcer et assurer la continuité de ses activités ont été sollicitées ainsi que l’élargissement de la base de partenariat de CMDID.
Souleymane Doumbia
Source: essor